Contre l?interdiction de penser et de s?exprimer?

La décision de légiférer sur les personnes niant les génocides me parait totalement saugrenue. Le résultat ne peut être que l’inverse de celui escompté. Ces députés qui votent des lois sans comprendre les tenants et aboutissants de celles-ci me révoltent. Notamment cette députée qui a proposé la loi contre la négation des génocides, et qui tout compte fait ne va servir qu’à renforcer les convictions de ceux que l’on veut punir (processus psychologique reconnu d’ailleurs).

Nos politiques sont des incapables, n’ayant aucune notion de psychologie, et n’ont toujours pas compris que le conditionnement négatif n’apporte rien à l’homme, mais au contraire renforce certaines des pulsions que l’on cherche à éradiquer.

Quel est le but d’une telle loi ? Si ce n’est de brider la liberté d’opinion et d’expression. Peut-on m’expliquer comment débattre sur ces sujets, si une partie de ceux avec qui l’on débat n’ont plus la possibilité de discuter librement ?

Le débat étant interdit, cette loi ne peut servir qu’à faire disparaitre cette notion, voire même de provoquer par la suite l’oubli, ce qui est contraire à l’esprit de cette loi et la rend caduque.

On se croirait revenu au temps des rois, ou de ces révolutionnaires qui imposaient leur vérité, et c’est là le pire, condamnaient ceux qui n’étaient pas d’accord, en les empêchant de s’exprimer, serait-ce à tort. Sans discussion, il n’y a pas de progrès possible, et cette loi l'interdit, et bride la pensée critique, nécessaire à l’apprentissage collectif.

Je ne crois plus aux idéaux de la France, je ne crois plus en notre Déclaration des Droits de l’Homme. Je suis pour le débat, et je ne pense pas que l’on puisse interdire à quiconque de penser ce qu’il veut, c’est une liberté fondamentale, comme celle de pouvoir s’exprimer, même quand on a tort. Car seuls ces échanges sont favorables à la vérité historique, en mettant les opposants face à des arguments qu'ils ne pourront réfuter, et non en leur interdisant d'y prendre part. Si on enlève un des acteurs, celui-ci ne pourra que se dire que l’on veut lui interdire de défendre sa vérité, et je crois même que cela servira à renforcer les convictions les plus honteuses qui soient.

Alors messieurs les députés je ne crois pas que cette loi soit constitutionnellement viable, et j’en appelle au Conseil Constitutionnel pour qu’il arrête ces dérives intolérables. Nous devons pouvoir ne pas être d’accord. Doit-on revenir au temps de la nef des fous cité par Foucault et enfermer tous ceux dont la pensée est déviante ? Ne peut-on pas essayer de les soigner par le dialogue ? Une telle loi nous en empêche et par ce fait est anticonstitutionnelle…

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