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Voir le bon côté des choses, une sorte de sagesse qui vient avec l’âge ?( Photo : DR)

BESANÇON

Des chercheurs bisontins expérimentent la capacité des anciens à mieux accepter les mauvaises nouvelles. « Vous avez entre 18 et 90 ans ? L’Université de Franche-Comté et le CNRS vous invitent à nous rejoindre pour participer à plusieurs études sur l’humour, la musique et les émotions. »

Cette annonce parue récemment dans les colonnes de L’Est Républicain est la partie apparente d’une vaste étude engagée par le département recherche de la faculté de psychologie de Besançon.

Effet de positivité

L’étude veut tenter de vérifier plusieurs constats et analyses visant à indiquer que les personnes âgées ont une acceptation plus optimiste des données de la vie ou une capacité à écarter les informations négatives.

« C’est un constat effectué depuis plus de dix ans, explique Jonathan Harm, étudiant en master de psychologie. Le vieillissement agit sur une modification profonde du traitement des informations émotionnelles. Cela se traduit par un effet de positivité. »

Les universitaires bisontins ont voulu confronter ces théories à la réalité des expériences. Dans un laboratoire solidement équipé dans l’ancienne faculté de médecine, des personnes sont invitées à réagir à des stimuli divers.

Musique, odeurs, images

On leur fait écouter des musiques supposées gaies ou tristes, sentir des odeurs bonnes ou mauvaises, réagir à des images supposées drôles ou pas. « Cela peut être des personnes qui courent sur une plage, un bébé qui rit ou une personne qui pleure. »

La tension, le rythme cardiaque, la transpiration des doigts, tout est analysé pour constater les changements d’humeur. Même l’activité des zygomatiques, les os du rire, est enregistrée.

« L’expérience n’est pas si simple, je ne connais aucun dessin drôle qui fasse rire tout le monde, ajoute Jonathan Harm. Pour la musique, il est important qu’elle ne soit pas identifiée. Le mieux est de proposer des compositions créées pour l’occasion. »

Payé 20 €

Trois groupes d’âge de 18 à 30 ans, de 40 à 55 ans, 60 ans et plus, sont constitués afin de pouvoir opérer des comparaisons. Pour motiver les volontaires, chacun est payé 20 € (en chèques livre) par séance.

Pas si facile de trouver des candidats correspondant au rôle très théorique de « Français moyen ».

Pour Sandrine Vieillard, responsable du laboratoire de psychologie à l’Université de Franche-Comté, qui supervise cette étude, les premières questions se posent déjà : « Est-ce que cette stratégie de régulation émotionnelle chez les personnes âgées passe par un processus volontaire ? Est-ce le fait de modifications cérébrales ? Certains y voient une remise à zéro des objectifs intimes, une sorte de sagesse qui consisterait à se focaliser sur ce qui est positif. »

L’expérience va se poursuivre sur deux ans encore. L’Agence nationale de la recherche a débloqué un budget de 218 000 € pour ce projet auxquels s’ajoutent 78 000 € de la Région Franche-Comté.

Les fruits de ces grands travaux feront l’objet de publications internationales.

Le rire bisontin matière première pour faire avancer la science.

Le laboratoire de psychologie de l’Université de Franche-Comté est toujours en recherche de candidats pour cette expérience. Tel : 06 95 37 22 49

Philippe SAUTER

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