Procès de Vanessa Tremblay L’accusée n’est pas une psychopathe

VICTORIAVILLE – Le docteur en psychologie Hubert Van Gijseghem, qui a rencontré Vanessa Tremblay pendant six heures et lui a fait passer plusieurs tests, a déclaré devant la cour mercredi que l'accusée ne présentait pas le profil d'une psychopathe.

Après une journée et demie de débat sur des points de droit, le procès de Vanessa Tremblay a pu reprendre. Le juge François Huot a permis au docteur Hubert Van Gijseghem de témoigner sur un seul aspect de son diagnostic, soit la psychopathie.

Le psychologue a d'abord dressé le portrait d'un être psychopathe qui, selon lui, présente des traits de narcissisme et vit des sentiments de toute puissance. Les êtres psychopathes sont de grands manipulateurs qui ont une absence totale de remords. En résumé, ce sont des gens qui ont comme devise «Me, myself and I», a-t-il expliqué.

M. Van Gijseghem a assisté au témoignage et au contre-interrogatoire de Vanessa Tremblay. «La façon dont je l'ai entendue au procès est compatible à ce que j'ai évalué», a-t-il commenté.

L'opinion de l'expert se voulait en quelque sorte un contre-poids au témoignage d'une codétenue de Vanessa Tremblay, Lori-Ann Day, qui le 20 janvier a prétendu que Tremblay lui avait dit qu'elle était psychopathe.

La peur

Linda Ross, technicienne au laboratoire d'une pharmacie Jean Coutu au centre-ville de Victoriaville, était en poste à la fin juillet 2010, soit une dizaine de jours avant le meurtre, quand, en soirée, Vanessa Tremblay s'y est rendue. Elle est entrée dans la pharmacie en demandant à être cachée, car quelqu'un lui en voulait, soutenait-elle.

Mme Ross a placé Tremblay dans une salle du laboratoire. «Je voyais dans ses yeux qu'elle avait vraiment peur», a-t-elle précisé. Mme Ross lui a offert à deux reprises d'appeler la police pour l'aider, mais elle ne voulait pas.

En voulant la sécuriser, Mme Ross a regardé à travers les lattes d'un store pour voir si quelqu'un se trouvait à l'extérieur et Tremblay a reculé. Finalement, Tremblay a téléphoné et est sortie de la pharmacie.

Un rapport médical rédigé par la docteure Isabelle Boutin de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska a également été déposé comme élément de preuve. Elle a observé le 6 juin 2010 que Vanessa Tremblay avait plusieurs ecchymoses sur les bras et les jambes, en plus d'avoir un oeil tuméfié. Dans le document, Dre Boutin avait indiqué que Tremblay voulait quitter l'hôpital avant que son conjoint n'arrive. On lui a offert de l'aide, ce qu'elle a refusé. Vanessa Tremblay avait été admise la veille à l'hôpital pour des vomissements après avoir consommé des comprimés de «speed».

Le procès doit faire relâche jeudi. Vendredi, le juge doit entendre la plaidoirie de la défense, par Me Dominic Bouchard, puis celle de la poursuite, par Me Benoît Larouche. Le juge doit rendre ses instructions aux jurés mardi prochain.

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