Où sont passés les neurones miroirs ?

Jeune macaque imitant des expressions faciales.

Je prédis que les neurones miroirs feront pour la psychologie ce que l’ADN a fait pour la biologie. » Cette audacieuse prophétie, en 2000, émanait de Vilayanur Ramachandran, professeur de psychologie à l’université de Californie à San Diego (Etats-Unis). Près de dix ans plus tard, cet éminent chercheur s’aventurait plus loin.« Les neurones qui ont formé la civilisation », tel était le titre d’une conférence TED qu’il donnait à Mysore (Inde) : une ode à ces mirobolantes cellules, devenues au fil du temps les idoles de la psychologie cognitive.

Les neurones miroirs ont été découverts chez le singe macaque au début des années 1990 par Giacomo Rizzolatti et son équipe, à l’université de Parme. Très vite, ces cellules fascinent la communauté des neuroscientifiques ; au-delà, elles séduisent aussi le grand public. C’est que ces neurones ont une étonnante propriété : ils s’activent aussi bien lorsque le singe exécute une action (quand il se saisit d’un objet, par exemple) que lorsqu’il observe un congénère réaliser cette même action. Ils se trouvent dans les aires prémotrices et pariétales du cortex cérébral.

Leur nom vient du fait que, comme dans un miroir, ils permettraient de se voir agir à la place de l’autre. Car l’existence d’un système analogue a été retrouvée chez l’homme… et le concept s’est emballé. Selon leurs hagiographes, ces fabuleux neurones seraient à la base de tous nos comportements sociaux, le langage, les conduites d’imitation et l’apprentissage, la compréhension d’autrui, l’altruisme et l’empathie, l’orientation sexuelle, les attitudes...

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