“On joue plus parce qu’on a toujours l’appareil sous la main ”

Est-ce aussi la traduction d’une peur de l’ennui ?

Non, car auparavant l’ennui se gérait différemment, avec un livre ou avec de la musique. Plus que la crainte de s’ennuyer, on joue beaucoup et tout le temps parce que l’on a plus facilement sous la main les outils pour se distraire. Des outils nouveaux qui viennent s’ajouter à ceux qu’on utilisait précédemment.

Pourquoi joue-t-on plus particulièrement dans les transports en commun ?

Parce que ce sont des zones de “non lieu”, comme l’explique l’ethnologue Marc Augé. Ce sont des espaces où l’on ne doit pas croiser le regard de l’autre, ni lui parler. C’est entré dans les mœurs. Du coup, les gens se reportent sur leur mobile, un objet intime et connu avec lequel on peut se mettre en communication avec soi-même ou avec d’autres.

Les jeux semblent aussi moins brutaux sur mobile... Comment l’expliquez-vous ?

C’est une question de temps. Le téléphone portable, avec son écran réduit, empêche de développer des jeux vidéo très complexes et en réseau. Ce sont juste ces contraintes physiques qui poussent à privilégier des jeux d’arcade, des solitaires ou des sudokus. Dès que cela sera dépassé, il n’y aura plus de limites.

Y a-t-il un risque d’addiction ?

Il n’y a pas de risque de devenir accro aux jeux sur mobile. Pas plus que pour les jeux vidéo d’une manière générale. C’est un vieux mythe, comme le monstre du Loch Ness. En revanche, s’il n’y a pas addiction, il y a attraction.

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