Offensive des psychologues contre une taxe en santé mentale

Ottawa s’apprête à taxer les services de santé mentale requis pour des fins d’évaluation auprès d’un assureur ou d’un employeur. Cette nouvelle offensive gouvernementale aura un impact négatif sur l’accès aux soins en santé mentale, dénonce la Société canadienne de psychologie (SCP).

 

« Les Canadiens font déjà face à des barrières économiques importantes lorsqu’ils ont besoin de services psychologiques et l’imposition d’une taxe viendra accentuer le problème », note la représentante des psychologues canadiens, la Dre Karen Cohen. Elle rappelle qu’aucune province ne couvre les consultations en psychologie et que les frais importants qui s’y rattachent sont donc payés directement par le patient ou par une compagnie d’assurance privée.

 

Les gens qui ont été victimes d’une collision automobile ou d’un accident de travail ou qui doivent remplir des demandes pour invalidité seront les premiers touchés par cette taxe, estime la Dre Cohen. « Une personne pourrait avoir vécu un choc posttraumatique, avoir des problèmes de sommeil ou de concentration, par exemple. Dès qu’une compagnie d’assurance est impliquée, une évaluation est généralement requise. Et ça prend une évaluation pour être capable de voir quel est le problème, quel diagnostic on doit poser et quels traitements sont possibles. Ce sont parfois des processus très longs qui coûtent déjà cher et les taxes peuvent faire une grande différence. »

 

Divorce

 

Dans la version préliminaire de l’énoncé politique sur la TPS-TVQ, publiée dans le site de l’Agence du revenu du Canada, le gouvernement explique que les soins fournis par un psychologue d’un service de médiation, dans le cadre d’un processus de divorce, par exemple, seraient dorénavant taxés car non considérés comme un soin de santé. Même chose pour la fourniture d’une évaluation médicale à un employeur, dans le cadre d’une demande de prestation de santé et sécurité au travail ou d’une expertise médico-légale pour la cour.

 

Selon la Dre Cohen, les Québécois seront davantage touchés par cette mesure, car ils sont parmi les plus grands consommateurs de services psychologiques au Canada. Joint par Le Devoir mardi, l’Ordre des psychologues du Québec n’a toutefois pas voulu commenter.

 

La Société canadienne de psychologue a fait part de ses inquiétudes au gouvernement et espère que ce dernier reverra sa position à la suite des consultations qui viennent tout juste de se clore. « Une évaluation, c’est aussi un service de santé, et les patients ont également besoin de ces évaluations pour avoir accès aux bénéfices auxquels ils ont droit à la suite d’un problème de santé. Aucun soin ne devrait être soumis à des taxes. »

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