Maud Le Guellec est psychologue-criminologue – Ouest

Entretien

Maud Le Guellec, psychologue-criminologue.

Comment a-t-on l'idée de devenir experte en criminologie ?

Je suis passionnée par les faits divers. Je ne rate aucune émission de télévision, comme Faites entrer l'accusé, Enquête criminelle, Passage à l'acte... J'ai décidé d'en faire mon métier pour essayer de comprendre les mécanismes du passage à l'acte, justement.

Quelles formations avez-vous suivies ?

J'ai commencé par un parcours classique en faculté de psychologie à Rennes. J'ai ensuite passé un Diplôme universitaire de criminologie appliquée à l'expertise mentale. J'ai ensuite passé un Master 2 de criminologie et de victimologie. Là, j'ai obtenu mon diplôme de psychologue clinicienne. J'ai eu l'occasion de rédiger un mémoire pendant mes études, sur « L'incarcération a t-il un effet réparateur sur les auteurs d'agressions sexuelles ». J'ai rencontré à ce sujet des agresseurs à la prison de Ploemeur.

Avez-vous une expérience professionnelle ?

Durant mes années d'études, j'ai fait un stage professionnalisant entre 2005 et 2008 auprès de Roland Coutanceau. Il est l'un des plus éminents experts français en criminologie. Je participais chaque semaine à des groupes de travail sur les agressions sexuelles. Les auteurs venaient avec des injonctions de soins par les tribunaux. Toutes les semaines, je me retrouvais à les écouter. J'ai aussi été formatrice au Service pénitentiaire d'insertion et de probation. Je suis aussi bénévole à Enfance et partage ainsi qu'à l'association Abri côtier à Concarneau.

À Concarneau, qu'est-ce que vous proposez ?

J'ouvre mon cabinet à tout le monde. Je vais travailler en lien avec des médecins généralistes, avec le tribunal pour les auteurs d'agression. Je suis formée pour écouter les victimes d'agressions en tous genres, comme les victimes de violences conjuguales. J'écoute la souffrance des gens, j'essaye de retracer leur histoire personnelle qui sont souvent en lien avec leurs souffrances. Ce sont des communications actives, je ne reste pas en face d'eux sans rien dire. Je travaille aussi avec les enfants avec des dessins, des poupées.

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