L’“infraresponsabilité”, soumission psychologique inconsciente

Linfraresponsabilit, soumission psychologique inconsciente

29 aot 2012 Dans notre FC du 27 aot 2012, nous annoncions une analyse pour tenter de donner une explication psychologique de
loprationnalit de cette pense absolument vide et nihiliste, encore plus vide que nihiliste, que produisent
dsormais en trs grande srie nos lites et directions politiques du bloc BAO ; laquelle pense engendre une politique mesure
qui, confronte la vrit du monde, engendre de faon trs naturelle, comme poussent les fleurs au printemps, dsordre, chaos,
contradictions, antagonismes internes, absurdits et, en gnral, un extraordinaire appauvrissement de lesprit et une fatigue psychologique
confinant lpuisement total. Le cas envisag tait celui des relations stratgiques nuclaires entre les USA et la Russie, dsormais
conduites par ce phnomne extraordinaires (lagression douce et tout ce qui va avec). Il y a une multitude dautres cas (on en verra plus
loin), ncessairement puisque toute politique de quelque importance est aujourdhui influence dcisivement par un phnomne psychologique
spcifique.

Nous pensons en effet quil est ncessaire de rechercher une explication psychologique structurelle pour le comportement de nos dirigeants
politiques dans les crises actuelles, essentiellement sinon exclusivement, on sen doute, les dirigeants politiques des pays du bloc BAO.
Cette recherche, en plus denchaner sur le FC du 27 aot 2012, vient en complment du
FC publi le 11 juin 2012 sur laffectivit, disons comme la description structurelle du cadre psychologique qui permet lexpansion de
cette affectivit dans la politique aux dpens dune raison totalement subvertie par le Systme (disons une raison-Systme, laquelle se
raccroche le malheureux sapiens-standard). Nous tentons de dcrire la forme psychologique permettant cette aberration politique et
gnrale, et, au-del, labaissement supplmentaire intellectuel et conceptuel des directions politiques du bloc BAO un niveau proche de
la vacuit ; et aussi, bien entendu, la confusion, le chaos des actes politiques et de leurs effets qui couronnent cette volution
catastrophique.

Cette recherche dune explication psychologique nouvelle est devenue pressante depuis peu prs 2009-2010, et encore plus depuis le
printemps arabe (commence en dcembre 2010). Cet vnement a notamment suscit la crise libyenne, trop rapide pour rendre le problme qui
se pose nous ni trop pressant ni trop visible ; le comportement psychologique impliqu na pas t trop marquant en raison de la
rapidit des vnements. Dans cet ordre dide et cette sorte de crise, le printemps arabe a surtout suscit la crise syrienne, vnement
beaucoup plus long et non encore rsolu selon les normes du Systme bien que fort influenc dans ce sens (rsolution de lvnement par des
conditions catastrophiques pires que celles de lvnement lui-mme). Le cas syrien met par consquent, et sans surprise, cette
caractristique psychologique de plus en plus en vidence.

Bien entendu, le phnomne ne sest certainement pas cantonn, ni la crise syrienne, ni au printemps arabe. Mis en vidence surtout
par ces vnements prcis, il touche videmment tous les vnements en gnral, ceux traits par les directions politiques BAO puisquil
sagit dun nouveau caractre psychologique. Il touche la crise iranienne (et, trs rcemment, la perception BAO du sommet NAM en Iran) ; il touche (on la vu) la crise des relations avec la Russie, qui
est la principale force sopposer ces directions politiques ; etc. Il nest pas du tout dpendant dune de ces situations de force
habituelles, comme lhgmonie de lun des membres du bloc (USA) sur les autres mais constitue un phnomne collectif dsormais marquant de
ces directions politiques. A cet gard, la chose confirme la nouvelle configuration du bloc BAO, selon laquelle lempire du Systme crase
tout le reste, cartant les habituels rapports de sujtion quon a connus (les autres par rapport aux USA, voir notre FC du
23 juin 2012).

Nous allons rappeler des exemples prcis de ce phnomne psychologique, de ce caractre psychologique nouveau auquel nous
affectons le nologisme dont nous expliquons plus loin de infraresponsabilit. Les deux premiers sont rapports dans un seul texte (le 13 juillet 2012),
qui se rfre lui-mme un autre texte du 12 juillet 2012

Enchanant sur cette citation, et la compltant, I take great pride in the fact that [] Ive been involved in an
issue of global concern, on observe que la question du nuclaire iranien ne semble dcidment pas tre traite
comme une question nationale, o joue le principe de la souverainet, mais comme une question de proccupation globale, ce qui sonne
bien diffrent et fait bon march de cette souverainet-l. Cela rejoint en un sens, nous voulons dire dans le sens de la tournure de
lesprit, tourn et retourn jusqu ressembler une tournure qui serait un pentagone trois cts, aux remarques que nous
iretranscrivions le 12 juillet 2012, concernant la trs prochaine probable-certaine attaque-par-surprise de lIran, dont on nous avertirait
lavance et qui nest dailleurs pas une attaque de lIran, il faut dores et dj le savoir, mais une attaque de quelque chose de la
sorte dune proccupation globale qui, par dfinition, puisque cest global, nest pas du domaine de la souverainet de lIran
:

We would give Iran advanced warning that we will damage and likely destroiy its nuclear facilities. It is not an act
of war against Iran, the Iranian people or Islam
. It is a pre-emptive attack solely against the nuclear
facilities and the military targets protecting them
. We will take extraordinary measures to protect against collateral
damages.

Dans les deux cas envisags, qui sont celui du directeur du MI6 expliquant les interventions illgales de son service en Iran et du
planificateur anonyme nous annonant comment va se faire lattaque contre lIran, on observe combien les faits eux-mmes, respectivement
avrs et annoncs prcisment, sont dtachs de leur objet identifi (dans ce cas, identifi par rapport une nation, donc une entit
souveraine). La responsabilit fondamentale de lacte est donc transfre un concept extrieur, ou disons, arbitrairement et
grossirement suprieur, en ayant soin denlever au qualificatif toute qualit pour en garder laspect faussaire du concept, bien
entendu ; il sagit bien de linfraresponsabilit. La responsabilit des acteurs est rduite loprationnalit et
linfraresponsabilit les exonre de toute vraie responsabilit. Mme si lacte semblerait formellement condamnable par
rapport aux lois internationales, linfraresponsabilit dit que non ; ainsi, ceux qui ont conu, prpar et excut lacte, non
seulement ne sont pas coupables, mais nen sont pas vraiment responsables ; dailleurs, lon sent bien quils ne se sentent ni
coupables, ni responsables

Un troisime cas concerne la question que nous synthtisons sous lexpression dagression douce, particulirement contre la Russie, avec
la prolifration dONG finances par le bloc BAO et se transformant en machine, non seulement dopposition mais de subversion, sous couvert
dhumanitaire. A propos du comportement de lambassadeur US Moscou McFaul, spcialiste de cette dsormais fameuse industry of regime
change
, nous avions dvelopp quelques remarques, le 15 juin 2012. (On y trouve
effectivement une tentative de dfinition du concept dagression douce.) Nous retrouvons cette mme dmarche de renvoyer la responsabilit
fondamentale de lacte quelque chose dextrieur/suprieur, qui se trouve hors datteinte de toute apprciation critique ou autre. Nous
crivions notamment ceci, o lon constate linstar des cas prcdents que McFaul constate (plutt quexplique), sans sattarder sur la
chose, que laction antirusse quil dveloppe nest pas spcifiquement de sa responsabilit ni spcifiquement antirusse puisquelle renvoie
un concept global qui le dpasse videmment, qui assure laspect extrieur/suprieur du phnomne
dinfraresponsabilit :

On a dailleurs soulign lintrt de ce point, du fait de certains services du dpartement dtat cooprant avec les Russes, jusqu
leur transmettre des donnes normalement secrtes (les donations US des organisations russes dopposition) faisant partie dun plan
subversif anti-russe. Cela signifie simplement que le programme de the industry of regime change est hors de contrle du gouvernement,
mme si certains services de ce gouvernement collaborent fond ce programme. (On retrouve la fragmentation totale du pouvoir postmoderne,
et limpossibilit dun contrle centralis cet gard.) Dans ce cas, la dernire phrase cite de McFaul est encore plus stupfiante quant
au fonctionnement de la chose : He said that US sponsoring of NGOs was
a global concept and was not
aimed at
affecting Russias affair On comprend donc que ce concept global des ONG, qui vit de sa propre
vie et de sa propre dynamique, nest pas dirig contre la Russie mais global, ce qui signifie, si lon observe les ralits, quil nest
pas dirig contre la Russie spcifiquement mais que la Russie fait partie des objectifs puisque le concept est global et, donc, que tout y
passe, y compris la Russie Il ny a aucune raison de ne pas prendre cette observation sa relle valeur, alors que tous les vnements la
confirment. Le concept global des ONG est un programme-Systme, qui est lanc par lintermdiaire des ONG et dailleurs suscit par ces
mmes ONG considres comme regroupes en une entit-Systme contre le principe de la souverainet nationale, contre le Principe en gnral,
au nom de la communication-Systme (dmocratie, droits de lhomme, bla, bla bla) ; le gouvernement US le soutient quasi-mcaniquement, sans
que les autorits ou des services attenants y soient impliqus, ni mme ne ralisent sur linstant ses effets contre-productifs avant dy
tre confronts (do la collaboration de certains services du dpartement dtat avec les Russes, quand il savre trs contre-productif
dinterfrer gravement sur les relations normales avec la Russie cause de ce programme). Quand McFaul, cest lambassadeur du concept
global-Systme des ONG (dans ce cas, avec la prcision du concept global dvelopp par le Systme, essentiellement partir des USA),
bien plus que lambassadeur des USA ; McFaul, ambassadeur du Systme Moscou

Le dernier cas et cas syrien est exceptionnel pour notre propos Bien sr, ne nous intressent ici nullement politique, stratgie,
rationalit du conflit dont nous doutons dailleurs grandement, et bien videmment, de lexistence. Nous avons dj exprim quelques avis
gnraux dans ce sens (le 2
avril 2012
, le 29 mai
2012
, le 4 juin 2012 et,
surtout, le 11 juin 2012), observant dabord que ce conflit est dune telle confusion et dune telle incohrence quon pourrait avancer
quil ny a pas de conflit au sens organis que suppose ce concept. Le dernier texte rfrenc surtout, sur lintervention de laffectivit
dans les diverses dcisions du bloc BAO concernant la Syrie, est pour nous, comme nous lavons dj dit plus haut, significatif et garde
toute sa valeur.

Les plus rcents vnements du conflit (syrien) nous confortent dans ce jugement. Le terme vnement est, galement, aussi douteux que
le terme conflit selon lemploi quon en fait gnralement. Diverses interventions venues du ct russe, du ministre Lavrov prcisment
(voir le 6
fvrier 2012
, le 17 juillet 2012 et
le 26 juillet 2012), nous
confirment que la Russie, principal acteur du drame chaotique quest la crise syrienne, penche de plus en plus pour cette analyse ; de
plus en plus, la Russie analyse la situation en termes de pathologie psychologique, ou en termes psychiatriques. (Pour autant, il nest pas
assur quelle [la Russie] soit prte accepter les consquences dun tel constat et les assumer. Cest un problme oprationnel dune
extrme importance.)

Dans ce cas galement, mais dune faon gnrale bien plus large et puissante que les deux cas prcdents cause de la puissance extraordinaire et compltement
inattendue de cette crise, on observe un trange dcouplage et une sorte de dissolution dans le chef de la psychologie des acteurs du bloc
BAO, quil serait plus appropri de dsigner comme des tres emprisonns par ce caractre trange de leur psychologie. Alors quelle ne
devait tre que secondaire et accessoire au dpart, la crise elle-mme est devenue puissante cause de ces conditions compltement
inhabituelles de la psychologie.

On observera qu nouveau, lambassadeur McFaul peut tre tenu comme un cobaye dexcellente facture pour cette dmarche quon tente de
dcrire ici, en lui mettant une correspondance dans un caractre psychologique. On le vit, le 30 juillet
2012
, avec cette dclaration extraordinaire de McFaul (En ralit, nous ne soutenons aucun groupe impliqu dans
le conflit syrien. Nous ne sommes pas hostiles aux Syriens qui soutiennent el-Assad. Ce n'est pas notre combat. Nous plaidons pour les
ngociations
[] Nous ne cherchons pas dstabiliser Syrie. Nous ne voulons pas la chute de l'Etat syrien. [] Nous
partageons l'objectif du gouvernement russe: prvenir la dsintgration de l'Etat syrien
). Nous ajoutions que McFaul aurait tout
aussi bien pu servir la phrase signale plus haut, de lui-mme, propos de son action (laction dagression douce des USA) en Russie,
adapte la Syrie : He said that US sponsoring of Syrias rebels was a global concept and was not
aimedat affecting Syrias affair

Il nous parat vident quil nous faut chercher une explication originale pour de telles apprciations, dbouchant sur des vnements dont
la logique devient folle Il apparat en effet difficile dexpliquer rationnellement le processus, dune faon satisfaisante pour son parti,
dune action mene par le bloc BAO et ses appendices (Turquie, Qatar, Arabie), dune telle violence en Syrie quelle risque de conduire, de
laveu des commentateurs-Systme eux-mmes, la mise en pril du rgime turc, voire la dsintgration du pays, ou leffondrement du
rgime saoudien (notre Notes danalyse du 10 aot 2012), au succs du sommet du NAM en Iran (notre Notes danalyse du 23 aot 2012), etc., etc Il
nous faut donc chercher une explication originale et, selon notre hypothse favorite qui conduit lessentiel de nos rflexions de fond, il
sagit videmment dune explication psychologique structurelle.

Linfraresponsabilit, ou la banalit-Systme

Nous proposons donc un nologisme pour dsigner cette attitude psychologique qui se gnralise parmi les dirigeants du bloc BAO et fait
dsormais partie de larsenal psychologique auquel les contraignent les pratiques du Systme que ces directions sont obliges de grer,
dexpliquer, de justifier et de prendre leur compte sans se compromettre dune faon qui les disqualifierait leurs propres yeux et
ferait peser une charge terrible, sinon insupportable, sur leur conscience, et sur leurs capacits par consquent. (Nous dsignons cette
situation psychologique en constant changement qui exige de nouveaux concepts du nom darsenal, en rfrence lintroduction de concepts
nouveaux que nous dveloppons dans nos analyses, littralement comme on se constitue un arsenal dans cette vritable guerre
intellectuelle quest la recherche dune explication de la situation du monde, qui soit la mesure de cette situation, et nous laisse
esprer une ouverture vers la vrit du monde. Pour cela, nous devons disposer de concepts, ventuellement sous forme de nologismes, pour
substantiver des situations et des attitudes nouvelles.) Bien entendu, le nologisme propos dsigne un processus
non-conscient, littralement, Seigneur pardonnez-leur, ils ne savent pas ce quils font, et cest pourquoi nous
disons quil affecte la psychologie spcifiquement, sans conscience de la chose de la part de la raison concerne ; par consquent,
suscitant des attitudes intellectuelles et pseudo-rationnelles totalement incomprhensibles pour ceux qui ne sont pas affectes, totalement
justifies sans dbat ncessaire pour ceux qui le sont. Il sagit par consquent dune action du Systme en tant que tel, en tant quentit
autonome, cela compris dune faon imprative, dans la pleine signification du processus avec toutes les hypothses que cela implique, y
compris celle dune entit qui pourrait tre une grgore

Nous tenons le Systme pour une entit produisant le Mal, extrmement sophistique, ct de ses aveuglements tonitruants et de ses
stupidits extrmes. (Un peu limage, cela, de ce qucrivait Ren Gunon : On dit mme que le diable, quand il veut, est fort
bon thologien ; il est vrai, pourtant, quil ne peut sempcher de laisser chapper toujours quelque sottise, qui est comme sa
signature
) Le Systme charge ses serviteurs dun nombre imposant de taches herculennes et absolument puisantes, par rapport la
vrit du monde quelles transgressent et contredisent trs grossirement ; conome et avis, il entend bien que ces (ses) cratures
soient protges dialectiquement, cest--dire moralement selon la vertu-Systme, parce quelles doivent rester utiles, disons en bon
tat de marche, tant quelles ne sont pas disqualifies.

Le nologisme que nous proposons est le mot infraresponsabilit. Par infraresponsabilit, nous entendons quelque chose
en-dehors de la responsabilit du sujet, et en-dehors du sujet lui-mme, mais conservant des liens de communication avec cette
responsabilit, dont la presse-Systme, les conseillers, les experts, sont les innombrables media ; quelque chose qui annule
certains aspects de lobligation gnrale, ou ce quil en reste, de responsabilit du sujet. Le manifestation oprationnelle du caractre
psychologique de linfraresponsabilit implique que le sujet ne se peroit pas, toujours dune faon non-consciente et presque rflexe,
comme fondamentalement responsable de ce quil fait (des vnements qui sont la consquence de ses dcisions et de ses actes), non pas
cause dune pathologie quelconque, y compris une pathologie de comploteur complotant jusqu retourner contre lui-mme le rsultat du
complot, mais parce quil existerait une responsabilit qui lui est extrieure, quon supposerait tre parfaitement dfinie et compltement
rationnelle. Puisquil sagit dune situation dabsence de conscience, ce nest pas non plus videmment le cas de labsence de
responsabilit du sujet par choix assum (et conscient), par respect de lordre de la hirarchie, par croyance ou par foi
en quelque chose, quelque entit, quelque puissance mystrieuse que ce soit, etc., mais bien le constat rflexe vident sans ncessit de
dmonstration ni de preuve de lexistence dune responsabilit que le sujet exerce mais nassume pas, qui dpend dans son
fondement dune situation et dune dynamique, sinon dune volont en-dehors de lui, trs puissante mais extrmement basse.

(Le choix du nologisme na pas t simple. Nous avions pens surresponsabilit, comme une responsabilit au-dessus de soi pour
marquer la domination de la chose sur les sujets, mais ce terme pouvait trop prter confusion, tant avec dautres situations dj
existantes, tant avec lide qualitative de hauteur. Infraresponsabilit rend compte dune part de toute la puissance dune responsabilit
extrieure qui exonre les acteurs de leur propre responsabilit et les fait agir sans frein ni comprhension, dautre par laspect
rsolument bas [infra, qui vient du dessous] de cette responsabilit Comme dans infrastructure, il ny a pas de
contradiction entre la puissance et la bassesse : linfrastructure dun btiment est en gnral la plus puissante des structures, et
elle est en-dessous, au plus bas du btiment. Certes un btiment nest nullement handicap par cette bassesse qui est purement,
matriellement structurelle en rpondant des lois physiques ; pour nos sapiens par contre, la messe est dite, cest le bon
cas de le dire : la plus grande puissance mane de la plus extrme bassesse du point de vue de lintelligence.)

Le sujet ne raisonne pas ni ne spcule de cette faon que nous avons expose ci-dessus pour comprendre ce quil fait mais agit comme si
ctait le cas. Nous nous permettons de raisonner et de spculer pour lui (il devrait nous pardonner, sil saperoit de quelque chose),
selon le constat exprimental vident que nous offrent la situation et lvolution des crises diverses auxquelles sont confrontes les
directions politiques du bloc BAO, et selon une dmarche intuitive de notre part, ouverte sur lintuition haute.

Nous rptons que le fondement mme de notre hypothse est quil sagit dun processus psychologique, par dfinition
non-conscient. Il ny a donc aucune laboration de lesprit, qui pour en appeler des manoeuvres basses (tromperie, hypocrisie, mensonge
avr, etc.), qui pour se rfrer un engagement de conscience, affirm comme tel (idologie, intrt suprieur de tel ou tel groupe, telle
nation, etc.). Lesprit, qui la psychologie impose le fait, en dduit lui-mme une hypothse quil existe quelque chose de suprieur, en
termes de communication et de publicit, devant lequel il sincline (a global concept, dit McFaul, qui a fait des tudes). Ainsi se
comprend-il que le sapiens investi de cette faon dfende tour de rle des causes, des groupes, des ambitions, contradictoires
entre elles, et dont leffet des actions est parfois, et mme souvent, contradictoires avec ses propres intrts, ou ceux de groupes divers
dont on le jugeait proche et asservi, ou ceux de son pays, etc. Il ne peroit pas cette distorsion entre sa rsolution et les effets de sa
rsolution, parce quil nest plus capable dune vision globale et intgre des vnements du monde, sans parler de la vrit du monde,
parce quil est priv de cette capacit dans la mesure o il dpend pour ses rfrences de cet apport psychologique qui chappe sa
conscience. Une telle psychologie dstructure ne peut en aucun cas produire, ni une perception, ni une intelligence structure.

Linfraresponsabilit qui apparat pour donner une explication psychologique globale un phnomne psychologique global (dans tous
les cas, dans le chef du bloc BAO), permet dassurer, de verrouiller les deux caractres essentiels de la psychologie amricaniste devenue
dans lenthousiasme gnral amricaniste-occidentaliste, que sont linculpabilit et lindfectibilit, cest--dire respectivement lincapacit de se percevoir comme coupable et lincapacit de se percevoir
comme vaincu, ceci saccordant cela, comme dans les westerns (et lanalogie nest pas quironique).
Linfraresponsabilit, par son caractre inconscient, par son habillage global trs au got du jour, notamment exprim dans lide
originale du global concept du philosophe McFaul, est quelque chose qui semblerait simposer comme infiniment plus puissant et
plus sage selon la doctrine en vogue, qui pourrait figurer une sorte dhabillage psychologique de ce qui serait une global
governance
, mais qui la dpasserait absolument, et dont on pourrait alors conclure quelle est extra-humaine ; elle pourrait mme
apparatre comme ayant les allures dune rfrence mtaphysique, bien sr complte caricature invertie de la chose,
puisque aprs tout, mtaphysique vers le bas, inframtaphysique, non ?

Notre point de vue est quil serait incroyablement naf, pour ne pas dire pire, pour ne pas parler de subversion de sa propre raison, de ne
pas considrer cette puissante hypothse dune refonte de leur psychologie dans le chef des membres de nos dirigeants politiques, et de ne
pas envisager des processus qui chappent la raison humaine videmment subvertie. La pauvret et la bassesse intellectuelles de ces
lites, du fait de leur extrme faiblesse psychologique, de leur fatigue de communication, invite chercher videmment une explication de
cette sorte. Les hypothses de la maniaco-dpression et de la terrorisation
gnrale de leurs psychologies le permettent, sinon le rclament. Leur tat est dailleurs visible dans lennui extraordinaire que dgagent
ces personnages au travers de leurs discours, interventions et analyses, ennui qui nest rompu que par les sorties hypomaniaques
de lun (de lune, puisque nous pensons tous Hillary, la Rock-Star Diplomat) ou de lautre (Fabius et ses anathmes type-XVIme
arrondissement). Lensemble se distingue par une banalit extraordinaire, au sens bergsonien qua signal Lucien Jerphagnon, dans son
livre Connais toi toi-mme : Mais si de lamour, de la haine ou de quelque sentiment, le langage, comme vocabulaire,
ne sait fixer que laspect commun, gnrique, impersonnel, cest que la rduction simpose de faon catgorique
[] Loriginalit
des affections du moi fondamental se rsorbe dans lquipement opratoire du moi conventionnel. Lintuition shabile en confection. Cest le
rgne de la banalit
Lapprciation bergsonienne est, dans le cas que nous exposons, dpasse et infiniment plus renforce dans le
sens de labaissement : le moi conventionnel, qui remplaait le moi fondamental, a t lui-mme remplac par un non-moi
extrieur, totalement uniforme, totalement format, inoculant dans les esprits quelque chose comme la banalit-Systme, disons puisque nous
y sommes une sorte dinfrabanalit dsormais impose au service de la narrative impose par une main de fer par le Systme Par
consquent, ils se dtendent avec leurs pousse dhypomanie ; pour lessentiel, toute laboration dune politique a
totalement chapp au personnel des directions politiques, ces tranges personnages notoirement agits dans leur vacuit
trs favorable cette agitation, tout cela sous la vaste inspiration de linfraresponsabilit

Si lon persiste, comme on le lit dans de nombreux commentaires, parer ces personnages (nos lites, directions politiques) qui accumulent
les catastrophes et les non-sens de qualits quils nont videmment plus (machiavlisme, maniement de la puissance, etc.), nous tombons
leur niveau et les quivalons en termes de fatigue intellectuelle et de faiblesses psychologiques nous-mmes. Lon peut videmment
souponner ceux qui cherchent dautres explications, plus profondes et plus substantielles, de navet parce que ces explications ne se
trouvent pas, et pour cause, dans les manuels que distribuent en gnral lenseignement-Systme de nos universits et
linformation-Systme de la presse du mme type. Nous sommes dans une situation o, pour comprendre une situation la fois essentielle,
fondamentale et dune terrifiante simplicit, il nous faut ddaigner (toujours l'inconnaissance) laccessoire
fourmillant des hypothses infrabanales et suivre la voie de laudace de la pense

Pour le reste, qui est lessentiel, souvrent dautres chemins denqute, dexploration et de connaissance. Nous avons tent de dcrire
comment pourraient survenir certains phnomnes que la raison-Systme subvertie est incapable didentifier, et encore moins
dexpliciter. Il reste effectivement comprendre quoi ou qui anime ces processus, quelles forces
extrieures puissantes agissent, manifestement dans un but demprisonnement des psychologies et, au-del, dabaissement de lintelligence et
de suppression de la responsabilit, pour parvenir aux rsultats catastrophiques dentropisation de la politique elle-mme, du chaos et de
lincohrence qui sensuivent. Il nous parat absolument vident que le mme constat simpose, cette fois avec des consquences beaucoup
plus considrables ; il sagit de rechercher des hypothses et des explications chappant au vaste goulag de la pense des
raisonnements-Systme qui sen tiennent larsenal dune exemplaire banalit qui, depuis au moins deux sicles, explique notre destin en
nous le promettant chantant et en le construisant absolument bas jusqu la catastrophe finale.

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