Les études sur la sexualité à l’université : qu’est-il proposé ?

C'est parce que des études dans le domaine de la sexologie étaient quasi-inexistantes à l'université de Liège que le Master est proposé pour la rentrée 2014 : la formation sera accessible en complémentarité avec un autre Master, ou pour des personnes travaillant en tant que sage-femme (ou dans d'autres secteurs de la médecine). A la fin de l'année, un certificat en Sexologie Clinique appliquée sera attribué aux étudiants du master.

Master en Sexologie de l'Université de Liège

La formation se compose de 17 journées organisées les vendredis et samedis, de septembre à avril, avec l'obligation d'effectuer des stages en immersion parmi différentes spécialités médicales. L'optique de ce master est de former des personnes compétentes qui sauront répondre à toutes les questions sur le sujet de la sexualité (contraception, maladie, Histoire, interdits, etc.), être capable de traiter les troubles de la sexualité et proposer des services en tant que sexothérapeute.


Et en France ?

En France, les formations en sexologie ne sont pas courantes : il existe peu d'études en tant que telles, il faut d'abord passer par des études de médecine ou de psychologie et ensuite faire une spécialisation en sexologie.

Il existe tout de même une Ecole de Psycho-sexologie à Paris la Défense ; à l'université Paris Descartes, un DIU Sexologie est proposé aux titulaires d'un diplôme d'Etat français de docteur en médecine, ou pour les étudiants détenant un diplôme de Psychologie, de Kinésithérapie, de Psychomotricien, d’Infirmier, de Pharmacien ou de Sage-Femme.


Vers une suite plus radicale en France ?

La pornographie fait l'objet d'études et de recherches sérieuses pour comprendre le phénomène qui tend de plus en plus vers une banalité du quotidien. Marie-Anne Paveau, enseignante à l'université de Paris XIII en Science du langage, vient de publier un ouvrage, Le Discours pornographique : lors d'une interview pour Les Inrocks, elle affirme qu' « il est grand temps de parler de pornographie, sérieusement et librement, comme d'un véritable univers culturel à explorer ». Dans son œuvre, elle évoque la pornographie dans une perspective littéraire et scientifique, par l'étude du langage, elle analyse la force des mots à susciter le désir et l'excitation sexuelle :

« Parler des discours pornographiques, c'est envisager les textes et les paroles sous l'angle de leur forme, et par conséquent décrire les mots, les expressions et les manières de dire, mais aussi les traditions textuelles, la construction des scripts ».

Si une licence en étude de la pornographie n'est pas dans les horizons, une spécialité en textes pornographiques dans une licence de Lettres ou de Science du langage est tout à fait envisageable.


Les pionniers de la sexologie

William Masters et Virginia Johnson sont deux américains considérés comme les pionniers en études de sexualité humaine. Pendant plusieurs années, ils ont étudié en laboratoire des couples et individus pratiquant une activité sexuelle (masturbation et rapports sexuels), et ont fait de nombreuses découvertes sur la sexualité humaines : après leurs recherches, ils ont ouvert une clinique pour traiter les troubles sexuels et sont les premiers à avoir proposé des sexothérapies.

La chaîne américaine ShowTime a repris l'histoire du couple de sexologues dans la série TV Masters of Sex : une série télévisée qui propose une immersion dans les premières études de sexologie qui ont suscité de nombreux scandales, mais aussi l'intérêt de nombreuses personnes.

Laura Boisset

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