Le psychiatre de « Loft Story » a succombé à une crise cardiaque

 
 

Didier Destal, le psychiatre controversé de la première émission française de téléréalité, est décédé dimanche d’une crise cardiaque à l’âge de 63 ans. Spécialisé dans la psychologie des adolescents et des relations familiales, auteur en 2006 d’un ouvrage collectif intitulé « la Famille adolescente : conversations thérapeutiques », il dirigeait ces dernières années l’unité d’hospitalisation psychiatrique de l’hôpital du Clos-Bénard, à Aubervilliers. Il avait fondé avec la psychologue Élida Romano l’Association pour la promotion et la recherche sur les thérapies familiales (APRTF) et était membre de la Société française de thérapie familiale. Il avait également créé à Sciences Po, où il enseignait, une cellule d’écoute psychologique dédiée au mal-être étudiant.

Didier Destal avait été projeté sous les feux de la gloire cathodique en 2001 en devenant le psychiatre de « Loft Story ». Il avait participé à la sélection des candidats et suivi Loana, Jean-Pascal, Laure, Steevy, Kenza et leurs 6 autres camarades jusqu’à la finale, portant sur chaque épisode un éclairage psychologique.

Le psychiatre médiatique n’avait pas échappé au parfum de scandale de la téléréalité. Certains médecins et intellectuels lui reprochaient de porter caution à un programme dangereux pour l’équilibre psychique des candidats et abrutissant pour les téléspectateurs. Le Dr Jean-Louis Morizot, chef du service psychiatrique à l’hôpital d’instruction des armées Desgenettes à Lyon avait estimé que « des expériences de vie en milieu clos provoquent toujours des réactions violentes ». Le président de la Société française de thérapie familiale psychanalytique, le Dr Alberto Eiguer avait dénoncé « le double jeu pervers de l’exhibitionnisme et du voyeurisme sexuel et moral ».

Didier Destal avait même dû répondre aux questions du ministère de la Santé et de l’Ordre national des médecins. Le président d’alors, le Pr Bernard Hoerni, lui avait apporté son soutien, estimant qu’il ne « s’était jamais livré à des écarts de langage qui auraient pu représenter une trahison du secret médical ».

Didier Destal était resté droit dans ses bottes en rappelant qu’il ne s’agissait que d’un jeu. Il était revenu sur l’aventure en publiant en juillet 2001 « les Miroirs du Loft », un portrait de la jeunesse de l’époque, à travers ses rêves et ambition. « La gestion de l’image personnelle est devenue une donnée essentielle de la société d’aujourd’hui », écrivait-il.

› C. G.

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