Journée contre l’homophobie : une agression homophobe tous les 2 … – Allo

Depuis 20 ans, le 17 mai est la journée contre l’homophobie. L’association SOS Homophobie publie un rapport cette semaine pour dénoncer les actes ignobles envers les personnes attirées par le même sexe.

Elle fait autant parler d’elle pour sa voix que pour sa barbe. Conchita Wurst, célébrissime chanteuse autrichienne depuis sa victoire à l’Eurovision, est transexuelle. Une grande polémique s’était levée alors qu’une partie de la communauté internationale applaudissait cette victoire. A l’occasion de la journée contre l’homophobie, Allo-Médecins fait un tour d’horizon du côté des personnes qui sont aussi toujours jugées différentes : les homosexuels.

Un bond de 78% des actes homophobes en 2013

Les actes homophobes ont bondi de 78% en 2013 par rapport à l’année 2012. L’évolution des mœurs après l’adoption de la loi sur le Mariage pour tous prendra plus de temps qu’espéré. Selon l’association SOS Homophobie, au contraire, l’explosion des agressions est directement liée aux débats mouvementés qui ont accompagné l’autorisation du mariage aux homosexuels.

Autre facteur d’explications, la parole discriminante s’est totalement libérée sur Internet. La dernière trouvaille de la communauté homophobe est un hashtag sur Twitter : « #LesGaysDoiventDisparaitreCar » qui a révolté l’association SOS Homophobie. Cette dernière constate d’ailleurs une véritable explosion des témoignages homophobes sur la toile, qui se seraient multipliés par trois : 1 723 cas contre 656 en 2012. Le net serait le premier lieu de manifestations d’actes homophobes, suivi par les lieux publics, la famille puis la famille et l’entourage.

3500 actes homophobes recensés

L’association publie un rapport qui indique qu’ « alors qu'en 20 ans, les témoignages de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie reçus par notre association n'ont cessé de croître, leur nombre a littéralement explosé en 2013 ». L’introduction commence ainsi : « "Souhaitons que dans 10 ans SOS homophobie n'ait plus de raison d'exister !" écrivions-nous en 2004 à l'occasion de notre dixième anniversaire ». La réalité est différente puisque 3 500 insultes, menaces, agressions ou signes de rejet ont été recensés par l’association. Il ne s’agit que de plaintes rapportées au bureau de SOS Homophobie ! Nul ne sait le nombre d’actes discriminations soumis à l’omerta.

Le 17 mai, ensemble contre les homophobes

SOS Homophobie a enregistré une agression physique homophobe tous les deux jours en 2013, ce qui correspond à une hausse de 54% par rapport à 2012. Le 24 avril dernier encore, un jeune homme de 25 ans a été condamné à douze mois de prison dont huit avec sursis. Il a agressé un couple d’hommes homosexuels qui s’embrassaient dans la rue une nuit de mars. L’une des deux victimes a des dents cassés et encore la vue troublée.

Cette affaire n’est pas isolée : le 7 mars, deux autres agresseurs ont été condamnés à dix-huit et vingt-quatre mois de prison pour l’agression d’un couple homosexuel en 2013. « Nous sommes émus, impressionnés, confrontés à l'horreur qu'on a vécue, c'est dur, très dur" », avait alors déclaré Wilfred de Bruijn à la sortie de l'audience. Cet homme avait d’ailleurs publié une photo de son visage le lendemain de l’altercation. Une image forte en cette journée de lutte contre l’homophobie.

Les conséquences ne sont pas seulement physiques : ces discriminations laissent également des séquelles psychologiques indélébiles. Les homosexuels supportant le moins leur rejet sont les jeunes de moins de 25 ans. En 2013, l’association Le Refuge annonçait que 30% d’entre eux avaient déjà tenté de se suicider.

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