Faire la paix avec soi-même grâce à la psychologie

À peu près tous les livres de développement personnel l’affirment : la clé de la sérénité et du bonheur, ce serait accepter « d’être soi-même ». Cette proposition peut sembler évidente, et pourtant, « être soi », ce n’est pas si simple – je veux bien être moi-même, mais je veux aussi être assez bien pour que mes parents soient fiers, assez cool pour mes potes, assez rigolote pour mon partenaire, assez futée pour mon job…

À une période de nos vies, jusqu’à environ nos 2 ans, nous ne savions même pas reconnaître notre propre reflet dans le miroir, alors se débarrasser de toutes les attentes que l’on a envers soi pour trouver qui l’on est, en vrai, tout au fond, puis l’accepter… c’est complexe ! Et pourtant, vivre en accord avec ce que l’on est, avec nos sentiments et émotions, avec nos valeurs, ce serait fondamental.

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Le manque d’authenticité serait une source de stress

Les psychologues Maryam Kouchaki, Francesca Gino et Adam Galinsky ont mené une expérience sur le sujet.

Les chercheur-es-s ont demandé à certains participant-e-s de raconter par écrit un moment où ils et elles ne se sont pas senti-e-s « authentiques ». À d’autres, les psychologues demandent l’exercice inverse : narrer un moment où ils et elles se sont senti-e-s en accord avec leur « moi » profond.

Après cet exercice, Maryam Kouchaki et son équipe se sont aperçus que les volontaires qui s’étaient remémorés un moment où ils n’avaient pas été authentiques ressentent ensuite des émotions négatives : ils se sentiraient plus « sales », « impurs », moins généreux, moins coopératifs… En bref, l’opinion qu’ils ont d’eux-mêmes en prend un sacré coup.

Pour la chercheuse, ne pas se sentir « authentique » pourrait avoir des conséquences psychologiques similaires à des comportements dits « immoraux » — mentir, tricher, tromper… Ne pas être « vrai », que ce soit avec soi ou avec les autres, pourrait créer un stress commun.

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Ok. Une fois que l’on sait cela, est-on foutu-e-s si l’on n’identifie pas immédiatement ce que nous sommes vraiment ? Comment faire pour trouver qui l’on est et s’accepter ?

Commencer par avoir l’intention de s’accepter

Eh oui, le premier pas vers l’authenticité et l’acceptation de soi, c’est bien cela : avoir l’intention de trouver qui l’on est et de faire la paix avec ce qu’on déniche. Prendre du temps pour faire quelques exercices de connaissance de soi – écrire les forces, les faiblesses, les qualités, les défauts que l’on pense avoir, noter ce vers quoi les « meilleures versions » de nous-mêmes souhaitent aller…

Ça n’a l’air de rien, mais dégager quelques minutes pour se dire que les séances d’auto-critiques sont derrière nous (mes bras sont comme ceci, mes fesses sont comme cela, je suis trop timide, trop extravertie, pas assez intelligente – vous voyez le topo ?), que l’on essaie désormais d’entrer dans une vie pleine de tolérance, d’acceptation et de bienveillance. Nous sommes ce que nous sommes, et ce n’est ni trop, ni pas assez.

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À quoi nous serviraient ces moments passés à nous détester, si ce n’est à nous pourrir l’existence ? Commencer par avoir l’intention d’être bienveillant envers soi-même… c’est déjà de la bienveillance. Et le simple fait de penser régulièrement à cette intention de bienveillance pourrait nous aider à adopter cette nouvelle manière de voir les choses – et donc, à aller vers une vie plus heureuse !

Célébrer nos forces… et pardonner nos faiblesses

Vous savez comme parfois, au milieu de dizaines de compliments, nous recevons une critique ? Et comme nous oublions tous ces compliments pour ne bien se souvenir que de cette critique pourrie ?

C’est une tendance humaine : vous êtes peut-être méga-intelligente, hyper drôle, carrément compétente, s’il y a un petit truc que vous n’aimez pas chez vous, il est possible que vous passiez plus de temps à penser à ce micro-truc qu’à toutes vos qualités. Nous avons tou-te-s des défauts, des trucs dont nous ne sommes pas très fier-e-s.

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Dans un premier temps, les psychologues proposent de nous concentrer sur ce que l’on apprécie chez nous. Pour bien les ancrer dans nos caboches, nous pouvons noter sur un carnet nos forces, nos compétences, nos atouts. Nous pouvons également en profiter pour y raconter les épreuves que nous avons su traverser, les choses que nous avons accomplies, les relations dont nous sommes satisfait-e-s.

Puis, dans un second temps, nous pouvons faire l’exercice inverse : inscrire les faiblesses que nous pensons avoir, écrire les choses avec lesquelles on galère.

Peut-être que vous vous trouvez insouciant-e, égoïste, jaloux-se, désorganisé-e. Peut-être que vous regrettez d’avoir fait ceci, ou de ne pas avoir fait cela… Et vous savez quoi ? Tout cela, tous nos choix, toutes nos faiblesses, tout cela fait partie de nous. Nous avons sans doute fait des erreurs, et nous en ferons encore. Et au moment où nous les avons faites, peut-être que ces décisions nous semblaient les meilleures dans le contexte où nous étions, avec les choses que nous savions à l’époque.

Écrire toutes nos petites hontes, tous nos grands échecs, toutes nos faiblesses… les rendront probablement moins graves, moins honteuses.

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Un jour, lorsque vous aurez terminé cet exercice-là, essayez de lire tout ce que vous avez écrit à haute voix. Dites-vous vos forces, vos faiblesses… puis dites-vous que, malgré tout, vous vous kiffez. Que vous pardonnez vos erreurs, que vos défauts font partie de vous, et, surtout, que vous évoluerez tout au long de votre vie.

Vous savez c’est quoi le meilleur dans tout ça ? Lorsque nous acceptons d’être nous-mêmes, d’être authentiques, nous acceptons ce que nous avons vécu, et ce que nous ne pouvons pas contrôler. Nous pouvons alors utiliser notre énergie sur les choses que nous pouvons changer !

Le dernier petit plus de cet entraînement à l’auto-bienveillance ? En s’entraînant à la connaissance et à l’acceptation de soi, nous allons aussi devenir de plus en plus bienveillants envers les autres – comme si le bonheur contaminait un peu tous les aspects de nos vies et de nos relations…

Pour aller plus loin…

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