Dépendance aux jeux vidéo

le 27/04/2007 - par

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Les jeux vidéo, sur console ou sur ordinateur, chez soi ou en salle, seul, avec des amis, ou en réseau online, peuvent provoquer une dépendance chez certaines personnes

Au même titre que les drogues, on peut parler de réelle addiction et on retrouve des troubles psychiques similaires avec perte d'intérêt et appauvrissement de la vie affective, relationnelle et intellectuelle. On peut même voir apparaître des troubles physiques comme un amaigrissement important chez les joueurs en excédent de poids qui passent tout leur temps devant l'écran et en oublient de manger.

 

On parle d'addiction quand le jeu vidéo devient le principal centre d'intérêt voir l'unique, au détriment des autres activités (relationnelle, professionnelle, scolaire, loisir, sport…) La notion de repli sur soi même est d'ailleurs quasiment toujours retrouvée. Cette addiction est particulièrement préoccupante lors de l'adolescence, période importante où jeux et scolarité ne font pas bon ménage.

 

Les jeux les plus à même d'entraîner une telle dépendance sont les jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs (MMORPG) ou le joueur évolue dans un univers persistant, tels que Dark Age of Camelot, Everquest renommé Evercrack par certains ou World of Warcraft. Ils ont comme particularités qu'on y joue en réseau - donc avec d'autres joueurs également « accros », que l'univers continue à évoluer même lorsqu'on ne joue pas - ce qui incite à jouer beaucoup et, surtout, ils sont sans fin - le but étant simplement de faire progresser et évoluer son personnage dans ces univers virtuels.

 

Tout le monde n'est pas susceptible de devenir dépendant aux jeux vidéo mais certains sont plus fragiles que d'autres. L'adolescent qui éprouve de la difficulté à accéder à l'autonomie au sein de la cellule familiale va, en jouant beaucoup, en coupant en quelque sorte les liens avec le monde réel, chercher à montrer sa différence, son indépendance, son autonomie. Mais tout cela sans réellement partir, sans claquer la porte ou sans chercher une confrontation directe comme le feraient certains.

  

 Mode de consommation -

On distingue chez un joueur, différents modes de consommation plus ou moins importants:

- La consommation occasionnelle

- La consommation régulière

- La conduite addictive

- La conduite abusive ou excessive

- La dépendance

 La consommation occasionnelle 

La consommation est occasionnelle, irrégulière, il n'y a pas d'abus, pas de dépendance. C'est une consommation dite normale.

Le joueur fait quelques parties de temps en temps, pas forcement quotidiennement. Il s'amuse en jouant mais peut s'arrêter facilement. Il joue le plus souvent avec des amis, plus rarement seul. Les jeux vidéo ne sont pas son loisir principal ou préféré. Il s'agit le plus souvent de jeux d'arcade, de jeux de combat, de jeux de simulation ou de plate-forme. Ce sont des jeux dont les parties ne durent pas très longtemps et que l'on peut arrêter à chaque instant. Ce ne sont pas des jeux simulant un monde virtuel.

 La consommation régulière 

Ici le joueur joue régulièrement, parfois quotidiennement, parfois même plusieurs heures par jour. Mais sans conduite addictive. Il aime jouer et les jeux vidéo sont un de ses passe-temps favoris, comme pourraient l'être la télévision, le sport ou la lecture. Il garde cependant totalement le contrôle sur cette activité, est capable de s'arrêter rapidement et peut ne pas jouer plusieurs jours d'affilée. Même si la consommation est importante quantitativement, elle n'a rien d'anormal ou d'inquiétant, et ne menace pas le fonctionnement psycho-social de l'individu.

 

La conduite addictive 

Elle se caractérise par l'impossibilité de contrôler un comportement de consommation. Après un usage répété, une habitude se crée et peut conduire à un asservissement du sujet à une substance ou à une activité.

Si on explique l'addiction aux drogues par leur propriété entraînant une pharmacodépendance, l'addiction à une activité peut également être expliquée au niveau physiologique par une libération d'endorphines dans le sang, en rapport avec le plaisir apporté par cette activité.

Il en résulte une surconsommation - un abus, qui peut conduire à une véritable dépendance psychique ou physique.

 

La consommation abusive ou excessive 

Elle se caractérise par un excès de consommation, une surconsommation, avec toutes les conséquences négatives que cela entraîne - psychique, psychologique, relationnelle, sociale et même physique - mais sans dépendance.

À partir de quand, à partir de combien d'heure de jeu par jour ou par semaine peut on parler d'abus et de consommation excessive ? On ne peut pas répondre en terme quantitatif à cette question. Il n'y a pas de limite nette entre la normalité et l'excès. Tout le monde a droit à des excès, surtout les adolescents et les jeunes adultes qui sont les premiers concernés par les jeux vidéo. Mais passer régulièrement plusieurs heures par jour à jouer, surtout si on le fait seul, est bien sûr inquiétant et certainement excessif. C'est quand il n'y a plus d'échange avec les autres qu'il faut commencer à se poser des questions.

 La dépendance

Elle correspond au stade ultime de la consommation pathologique. Dans la vraie dépendance on retrouve une perturbation du fonctionnement social, intellectuel et affectif des sujets qui s'organise autour du jeu. La dépendance se décline sous 2 formes :

- La dépendance psychique : désir insistant et persistant de jouer qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques. État mental caractérisé par un sentiment de satisfaction et une impulsion psychique à s'adonner au jeu vidéo afin d'obtenir un plaisir ou afin d'éliminer une tension ou un malaise.

- La dépendance physique : état d'adaptation d'un organisme se manifestant par d'importants troubles physiques lorsqu'on suspend ou que l'on empêche l'activité. Il n'y a pas de dépendance physique aux jeux vidéo, contrairement à des drogues comme la nicotine ou l'alcool. En effet à l'arrêt de l'activité, il n'y a pas de syndrome de sevrage. Il ne faut pas confondre la dépendance physique et les troubles physiques comme l'amaigrissement qu'on peut retrouver chez un joueur qui joue tellement qu'il en oublie de s'alimenter.

On peut donc parler de réelle dépendance aux jeux vidéo, avec apparition d'une dépendance psychique et perturbation de tout le fonctionnement du joueur, au niveau intellectuel, relationnel, affectif, social, professionnel, scolaire ...

 Les symptômes et le diagnostic 

Le diagnostic de la dépendance au jeu vidéo se fait lors de l'interrogatoire. Il n'y a pas de consensus concernant cette pathologie [1]. De nombreux auteurs ont tenté de donner des clés diagnostiques. En voici quelques unes, d'abord les critères médico-psychiatriques de l'addiction, ensuite les critères de l'addiction à l'ordinateur, puis deux propositions de critères diagnostic pour l'addiction aux jeux vidéo.

 Critères d'addiction 

Ils sont nombreux et varient autant que les points de vue et références théoriques qui les sous-tendent. Par exemple, et selon le modèle mécaniciste d'Aviel Goodman, psychiatre américain on décrit :

- Impossibilité de résister à l'impulsion de passage à l'acte.

- Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement.

- Soulagement ou plaisir durant la période.

-Perte de contrôle dès le début de la crise.

- Présence d'au moins cinq des neuf critères suivants :

- Monopolisation de la pensée par le projet de comportement addictif.

- Intensité et durée des épisodes plus importants que souhaités à l'origine.

- Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.

- Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s'en remettre.

- L'engagement dans le comportement est tel que la personne ne peut plus accomplir des gestes élémentaires (se laver, se nourrir) et le conduit vers un désinvestissement social, professionnel et familial.

- Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, familiales ou sociales.

- Poursuite du comportement malgré l'aggravation des problèmes sociaux et en dépit de la connaissance des conséquences négatives.

- Tolérance marquée, c'est-à-dire besoin d'augmenter l'intensité ou la fréquence pour obtenir l'effet désiré, ou diminution de l'effet procuré par un comportement de même intensité.

- Agitation, irritabilité et surtout angoisse si le passage à l'acte addictif est différé, empêché (voir l'article détaillé sevrage).

 

 Addiction à l'ordinateur selon le Computer Addiction Services  [modifier]

Le Dr. Maressa Hecht Orzack, directeur du service d'addiction à l'ordinateur à L'université d'Harvard, affilié à l'hopital McLean, dit que l'aspect social prédomine dans l'addiction aux jeux : "Beaucoup des patients vivent seuls, en jouant ils se sentent appartenir à une communauté et parfois le jeu leur apporte les seuls amis qu'ils aient"

 Termes utilisés par les joueurs 

Selon le domaine d'activité d'un joueur consacrant beaucoup de temps à sa pratique, différents termes signifient qu'un tel joueur est dépendant. Ces termes sont bien souvent utilisés à la légère et de manière abusive dans un but de provocation ou d'humour.

- Otaku : Le sens de ce terme a évolué pour désigner aujourd'hui toute personne se consacrant à un hobby, le plus souvent fait en intérieur ; le terme a par la suite acquis une connotation péjorative. Il désigne aujourd'hui (du moins en français) une personne qui se replie sur elle-même et ne vit plus que pour une passion : culte d'une « idole », ordinateur (nerd), jeu vidéo (hardcore gamer), etc.

Geek : Un geek est une personne passionnée, voire obsédée, par un domaine précis. À l'origine, en anglais le terme signifiait « fada », soit une variation argotique de « fou ». D'abord péjoratif — son homographe désigne un clown de carnaval — il est maintenant revendiqué par certaines personnes.

Nerd : Un nerd, est un terme anglais désignant une personne à la fois socialement handicapée et passionnée par des sujets liés à la science et aux techniques. Le terme de nerd est devenu plutôt péjoratif, à la différence de geek. En effet, comparé à un geek, un nerd est plus asocial, et plus polarisé sur ses centres d'intérêts, auxquels il consacre plus de temps.

Hikikomori : Hikikomori est un mot japonais désignant une pathologie psychosociale et familiale touchant principalement des adolescents ou de jeunes adultes qui vivent cloîtrés chez leurs parents, le plus souvent dans leur chambre pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, en refusant toute communication, même avec leur famille, et ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels.

Nolife : le terme no-life ou sans-vie en français, désigne un joueur de jeu vidéo qui consacre une très grande part, si ce n'est l'exclusivité de son temps à pratiquer sa passion au détriment d'autres activités, affectant ainsi ses relations sociales.

Hardcore gamer : Un hardcore gamer, ou « joueur passionné », désigne un joueur qui s'implique énormément dans un jeu vidéo. Il joue beaucoup, et peut passer ses journées à tenter d'obtenir de meilleurs scores, seul ou contre d'autres joueurs ou d'autres équipes et explore un jeu entièrement pour en dénicher ses subtilités. Le hardcore gamer s'apparente au power user qui achète le meilleur matériel électronique (informatique, console de jeux vidéo).

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