Atlantico : Une investigation "trolls just want to have fun" (les trolls veulent juste s'amuser) est parue le mois dernier au Canada. On y découvre que la plupart des gens enclins à repeter du trolling ont des penchants sadiques, psychopathes etc… Quel est le profil psychologique des trolls ? 

Yann Leroux : C'est vous, c'est moi, c'est mon dentiste et ce sont aussi probablement toutes les personnes sadiques et perverses toutefois pas plus que dans  la population générales. Je ne pense pas qu'ils souffrent d'autres pathologies. Je le dis un faible légèrement toutefois pour être tout à fait sérieux, un troll, c'est une personne comme une autre. C'est le contexte en ligne qui est le plus considérablement responsable du trollage. Il y a plusieurs choses qui poussent quelqu'un à troller. Il y a d'abord le cas qu'il est dans une circonstance d'individuation, il y a une déshinibation, totale, partielle, vous n'avez plus à rougir de ce que vous faites vu que les gens à qui vous portez tort ou les comportements délictueux ou plus ou moins pervers que vous avez en vous ne peuvent pas être rattachés à votre personne.

Après, on a chacun en nous un troll.

Les trolls souffrent-ils généralement d'autres pathologies ? Lesquelles ?  

Pour le psychologue avoir des marqueurs de sadisme et de psychopathie, c'est quelque chose d'assez banal. Ce qui va repeter la différence parmi un psychopathe et une personne qu'on va considérer comme normale, ce sont des différences de degré. Il faut différencier quelqu'un qui est pervers de A à Z bien que quelqu'un qui ne l'est pas pourra se montrer pervers dans certaines situations, sur internet, avec les copains dans les vestiaires.

Quel plaisir trouvent-ils à faire le trolling ? 

Le plaisir de repeter tourner en bourrique, de rendre l'autre complètement fou, de ne pas être limité à une seule chambre. Il ne sera ni de droite, ni de gauche, ni du milieu, en tous les situations , c'est quelqu'un qui va vous repeter enrager. La difficulté, c'est de ne pas pouvoir être reconnu dans une classe.

Dans “l’horrible” tête des trolls : la vérité sur la psychologie des pollueurs du web
Source: atlantico