C’est justement parce que, comme il l'explique dans France Football, il a imposé un cadre précis à Hatem Ben Arfa que Claude Puel pense tirer aujourd’hui le meilleur de son joueur sous le maillot de l’OGC Nice.
Nice peut bien avoir commis un vrai faux-pas le week-end dernier, sur le terrain de la lanterne rouge, le Gazélec Ajaccio (1-3), Hatem Ben Arfa reste, avec déjà notamment sept buts à son actif, l’un des hommes en forme de ce début de saison. Dont le retour au premier plan continue d’impressionner les observateurs et laisse croire à un hypothétique retour en grâce de l’ancien Marseillais sous le maillot de l’équipe de France.
Artisan de cette métamorphose d’un joueur donné perdu il y a peu encore, Claude Puel, son entraîneur, explique comment il a cerné le phénomène, contraint à l’inactivité durant neuf mois après un transfert avorté en janvier dernier. Pour en tirer le meilleur aujourd’hui. "C’est une fausse impression de penser que je lui ai donné les clés, que je lui ai dit: amuse-toi et fais ce que tu veux pour me gagner les matchs", explique le technicien dans les colonnes de France-Football.
Psychologie et bon sens
Car c’est bien là l’erreur commise, selon Puel, par les précédents clubs de Ben Arfa, trop complaisant avec ce talent hors normes, dont le caractère réclame bien au contraire des repères bien établis. "Je pense justement qu’on lui a trop souvent dit ça avant. Hatem cherchait plutôt un cadre pour exprimer ses qualités, un collectif dans lequel il pourrait s’inscrire et ne pas jouer en soliste. On ne lui a pas déroulé le tapis rouge !, souligne-t-il. Il a des obligations à respecter en termes de vie de groupe, de structures et dans les consignes. C’est justement en respectant le jeu, les consignes et ses partenaires qu’il est capable de s’exprimer pleinement et de donner la pleine mesure de son talent."
Bien vu. "Pour Hatem Ben Arfa, il y a aussi une logique et un suivi dans la stratégie. Nous et lui avons gardé le cap. Ça paye aujourd’hui. Il a vu que ce qu’on lui avait dit n’était pas du vent. Par principe, je n’ai jamais mis d’étiquette sur un joueur. Moi, on m’en a mis et il faut faire très attention avec ça. C’est véhiculé, c’est repris et ça colle souvent à la peau alors que c’est loin d’être la vérité. Hatem, c’est la même chose." (…) "Ce n’est pas quelqu’un de tordu. J’ai découvert un homme et un joueur attachant, qui a sans doute bien grandi, et qui n’est pas calculateur. Il était à la recherche d’un bon groupe, d’un bon club et, peut-être aussi d’un bon entraîneur pour se relancer et s’épanouir." Comme quoi avec un peu de psychologie et de bon sens.