Après la terreur, la reconstruction psychologique – Allo

Le journal Le Point est revenu, dans un article paru ce week-end, sur l'importance des cellules de soutien psychologique, mises en place après des événements traumatisants, tels que la France vient d'en vivre. 

Des cellules qui servent trop souvent

La France a connu ces derniers jours des événements d'une violence peu commune. Le mercredi 7 janvier, deux hommes armés et cagoulés pénètrent dans les locaux de Charlie Hebdo et y tuent 12 personnes. Le lendemain, une policière municipale de Montrouge (Hauts-de-Seine) est abattu par un homme, Amedy Coulibaly, qu'on apprendra complice des frères Kouachi responsables de la tuerie de Charlie Hebdo. Le 9 janvier, les trois hommes mènent deux prises d'otages, les deux frères à Dammartin-en-Goële dans l'Aisne, et leur complice, à Porte de Vincennes. Celui-là tuera 4 personnes avant que les policiers ne libèrent les otages.

Les personnes confrontées à de tels événements peuvent se retrouver démunies face à un tel choc. Des cellules de soutien sont alors mises en place pour les aider à gérer et à dépasser le traumatisme, telles que celle mise en place à l'Hôtel-Dieu de Paris suite à la tuerie de Charlie Hebdo.

Des dispositifs plus spécialisés, comme la « cellule d'urgence médico-psychologique (CMUP) pour les victimes d'attentats, de catastrophes et d'accidents collectifs », créée suite à l'attentat du RER Saint-Michel en 1995 et renforcée en 2013, concerne notamment les catastrophes collectives et les événements à fort impact traumatique.

Ces cellules ont été mises en place, par exemple, dans le cas de la catastrophe d'AZF à Toulouse ou lors de l'accueil de rescapés du tsunami au Sri Lanka. 

Les cellules de soutien d'urgence travaillent en lien avec le SAMU.

Des interventions d'urgence pour dépasser le traumatisme

Les cellules d'aide psychologique, comme elles sont fréquemment nommées dans les médias, sont mises en place lorsqu'une situation de crise est susceptible d'affecter la santé psychique des victimes.

Un document du ministère de la Santé, datant de juillet 2014 et cité par Le Point, expliquait alors que ces cellules consistaient en « l'intervention rapide de médecins psychiatres, psychologues et d'infirmiers préalablement formés et intégrés aux unités d'aide médicale urgente, [afin de] garantir une prise en charge immédiate et post-immédiate satisfaisante des victimes ».

Ces soins d'urgence doivent permettre aux victimes de sortir de leur état de choc, afin d'éviter que des troubles de stress post-traumatique ne s'installent, qui pourraient eux-mêmes évoluer vers des maladies chroniques.

L'ensemble de ces professionnels délivrent alors des soins spécifiques aux « blessés psychiques », tels que les désignaient il y a quelques années des spécialistes du Journal international de victimologie. Ils y expliquaient que la prise en charge des victimes consistaient en l'« administration de médications psychotropes (pour réduire les symptômes aigus d'anxiété) et d'entretiens psycho-thérapeutiques d'urgence », où les patients sont poussés à verbaliser et extérioriser leurs émotions, afin de s'en délivrer.

Selon Gérard Lopez président de l'Institut de victimologie de Paris, dans le Journal du Dimanche (10/01/2015), « le patient surmonte le choc rapidement dans 75 % des cas ». 

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