Virage psychologique collectif très attendu

Virage psychologique collectif très attendu

Marjorie théry

Christophe Bernard, chief strategist de Vontobel, voit 2013 comme une année charnière où la «psychologie collective» va changer. Pour lui, depuis la crise de 2008 et la frilosité des investisseurs, beaucoup de capitaux sont investit dans des classes d’actifs avec peu ou pas de rendement. Mais cet attentisme devrait laisser la place à un regain de prise de risque dans l’espoir de rendements plus conséquents. A l’occasion de la présentation des prévisions 2013 de l’établissement hier, trois thèmes d’investissements ont été mis en avant: le marché immobilier américain, les marchés périphériques européens et les émergents.

Le marché immobilier américain est un thème d’investissement privilégié par Vontobel depuis le printemps 2012. Il a enregistré de bonnes performances et devrait continuer sur sa lancée dans les mois à venir, dans un contexte mondial qui a vu cette classe d’actif grimper en flèche (+26% en 2012 pour l’indice Global FSTE Epra/Nareit Developed TR). Les fondamentaux semblent favorables à une poursuite à la hausse (immobilier abordable, autorisations de construction en dessous de leur niveau historique, taux hypothécaire au plus bas depuis 30 ans etc). Les préférences de la banque vont aux investissements touchant différents niveaux de la chaine de valeur, allant des entreprises de BTP en passant par les architectes d’intérieurs ou encore les banques et sociétés de promotion immobilière. Par ailleurs, Vontobel anticipe volontiers une amélioration de la situation économique US, avec une croissance aux alentours de +3%, portée par une amélioration de l’emploi et les récentes découvertes de pétrole qui augmentent, entre autres.

Pour les investissements en périphérie européenne, Christophe Bernard rappelle les efforts entrepris par les pays européens pour assainir leurs systèmes économiques et financiers depuis la crise. Il ne faudrait donc pas exclure certaines opportunités d’investissement comme la banque Intesa par exemple, sous prétexte que le contexte économique italien n’est pas au beau fixe. Les actions européennes sont actuellement sous évaluées, même si il faut rester prudent à court terme. De belles opérations peuvent être réalisées sur les obligations de ces pays, comme en Espagne, en Irlande, en Grèce ou au Portugal, dont les taux d’intérêts sont exagérément bas et les coupons attractifs.

Quant aux pays émergents, ils représentent de bonnes opportunités dans l’ensemble, jouissant de finances publiques saines et d’une croissance économique soutenue. Mais dans ce domaine aussi, la prudence est de mise. La bonne croissance chinoise par exemple n’a pas empêché une débâche de son marché boursier en 2012. D’autres pays, comme le Mexique, sont privilégiés par la banque. Un positionnement plus judicieux, l’augmentation tendancielle de la solvabilité des pays émergents aidant, est à chercher du côté des obligations des pays émergents, dont le rendement plus que confortable rend par ailleurs presque inutile toute couverture de change.n

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