Victime d’intimidation et d’abus, elle présente une conférence

À 20 ans, Stéphanie Major veut aujourd’hui témoigner pour aider les jeunes victimes comme elle, d’intimidation et d’abus, à dénoncer pour se libérer et trouver l’énergie bienfaisante, « je suis heureuse et libre, c’est ma revanche sur les revers de la vie».

À 8 ans, Stéphanie doit suivre sa mère en France, elles se retrouvent toutes deux quelques années plus tard sous le joug d’un homme contrôlant et abuseur, coupées de leurs proches sans aucune aide possible autour d’elles. Ce beau-père abuse de Stéphanie dès ses 14 ans en plus de la violence psychologique et physique.

«Ma mère était elle-même maltraitée et ne pouvait se libérer de cet enfer, ma demi-sœur avait à l’époque seulement 4 ans. Je suis donc restée jusqu’à mes 18 ans et ma mère s’est séparée un mois plus tard. J’ai consulté une travailleuse sociale et une psychologue et je suis allée vivre dans un appartement. Nous sommes toutes revenues ici il y a un an et demi, mais ma mère et ma demi-sœur ont dû retourner là-bas. Mon ex beau-père réclame la garde de ma sœur, les procédures de divorce et même mon procès sont loin d’être terminés… », raconte Stéphanie.

Mais la jeune femme est maintenant rayonnante et raconte son histoire pour rendre aux autres jeunes qui subissent l’intimidation, l’aide précieuse reçue. «J’ai travaillé au Studio de la relève, pour l’organisation d’événements et le marketing, mes collègues m’ont aidé à peaufiner la vidéo et ma conférence. Mes grands-parents m’aident toujours et m’entourent…J’ai des projets et je veux prouver aux jeunes que c’est possible de sortir de ces situations qui semblent insurmontables. Ce n’est pas facile, il faut profiter de la porte qui s’ouvre, parler et réagir. Il y a toujours quelqu’un qui entendra et qui te donnera l’énergie nécessaire pour y arriver. On est tellement bien après, chaque étape donne le courage pour la suite et un jour on est totalement libre et débarrassée des insultes et des blessures», affirme Stéphanie Major.

Elle a décidé d’élaborer ce projet après le suicide de Marjorie, «c’est un déclencheur pour ne pas laisser faire et aider les autres». On a tous en soi cette petite flamme qui ne demande qu’à briller et Stéphanie en est l’exemple.

Le Comité 12-25 du Consortium Jeunesse a approuvé son projet et déjà Stéphanie Major a présenté sa conférence à deux groupes de jeunes, à la Maison des jeunes de Blainville et à la Maison des jeunes de Boisbriand. «Les jeunes réagissent et racontent. Ils questionnent et reçoivent très bien le message. C’est très intéressant de discuter et échanger avec eux, je serai le 11 avril prochain devant une soixantaine d’élèves au Centre Multiservice de Sainte-Thérèse et je veux continuer à développer ce projet. Il y a une présentation audiovisuelle, de la musique et des discussions», explique Stéphanie.

La jeune femme est attirée par les arts, les communications, la psychologie, les relations interpersonnelles et le milieu socio communautaire, elle a d’ailleurs une formation de base dans des domaines reliés, mais ses études en France ne sont pas reconnues ici. « Mon projet de conférence et d’échange avec les jeunes me comble, j’aimerais continuer dans ce sens pour quelques années. L’intimidation est un poison mais il est possible d’en guérir, de se construire et d’être heureuse. Dans le fonds, ce que j’ai vécu, a fait ce que je suis devenue aujourd’hui. Et bien, merci, j’ai développé cette compréhension des autres, ce désir d’aider, la combativité, la détermination et la persévérance, et j’en suis heureuse», assure Stéphanie Major.

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