Vers un corps unique de psychologues de l’Éducation nationale

Le ministère de l’Education nationale, à travers un communiqué, vient d’annoncer la création d’un corps unique de psychologues de l’Education nationale. Pour l’Association Française des Psychologues de l’Education Nationale (AFPEN), c’est une avancée qualifiée d’ « historique ». L’AFPEN se réjouit de cette annonce publique qui correspond aux attentes de la profession depuis des décennies.

 

Dans son communiqué, le ministère précise que « l’accompagnement à la scolarité des élèves est devenu un facteur déterminant pour la réussite de chacun. En appui à la pédagogie, la psychologie scolaire fait partie des ressources que notre système scolaire mobilise dans cette perspective. C’est la raison pour laquelle, dès son arrivée à la tête du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem s’est saisie de la réflexion engagée sur la place de la psychologie à l’école.

 

Elle a missionné l'inspection générale de l'Éducation nationale afin d’appuyer cette réflexion dans le but de préciser les contours d’une nouvelle professionnalité, celle de psychologue de l’éducation. Cette compétence existe certes dans le système éducatif, mais de façon éclatée. Elle est représentée par les psychologues scolaires et les conseillers d’orientation psychologues. Ce sont des acteurs essentiels du système éducatif car ils permettent une meilleure prise en compte de la diversité des profils et aspirations des jeunes dans leurs trajectoires scolaires, de formation secondaire et supérieure, vers une insertion professionnelle durable. Mais leurs missions sont parfois mal reconnues.

 

C’est donc au sein d’un groupe de travail réunissant les organisations syndicales représentatives qu’a été finalisé, à la demande de la ministre, un ensemble de documents destinés à préciser les missions et fonctions des futurs psychologues de l’Éducation nationale. Regroupés au sein d’un même corps comportant deux spécialités, les psychologues de l’éducation bénéficieront d’un nouveau statut, profiteront de nouvelles modalités de recrutement et d’une formation approfondie. De la même façon, ils verront leur carrière revalorisée.

 

Najat Vallaud-Belkacem est attachée à s’appuyer sur leur expertise dans tous les domaines nécessitant une compétence psychologique importante : prévention des difficultés scolaires, du décrochage et des phénomènes de radicalisation, renforcement de la vocation inclusive de l’école, facilitation de la transition école-collège, accompagnement des élèves dans l’élaboration de leurs projets scolaires et professionnels, participation aux politiques d’information et d’accueil de toute personne en recherche de solution pour son orientation...

 

Inspiré par des décennies de recherches appliquées et de pratiques innovantes, le système éducatif français capitalise, comme l'ont fait d'autres systèmes éducatifs étrangers, les progrès réalisés en psychologie de l'éducation. C'est la raison pour laquelle Najat Vallaud-Belkacem engage le ministère dans un renforcement de la place et du rôle des psychologues de l'éducation dans l'accompagnement des élèves et des familles et dans l'appui aux équipes éducatives, le tout au bénéfice de la réussite pour tous, scolaire comme professionnelle. »

 

Du côté de l’AFPEN, en mai dernier, on précisait que « le premier projet de corps unique des psychologues dans l’éducation nationale date de 1961, la route est longue jusque 2015. » Mais on se montrait déjà confiant sur l’issue des échanges avec le ministère.

 

En 2012, dans sa contribution aux travaux « Refondons l’école de la République », l’AFPEN soulignait que « la lisibilité des actions des psychologues du 1er degré et le pilotage de leurs missions au niveau départemental, académique et national sont actuellement freinés par l’absence d’un statut spécifique de psychologue et par l’absence de postes - type conseillers techniques psychologues - à chaque niveau de l’organigramme institutionnel ».

 

Pour l’AFPEN, « il ne s’agit pas de créer un nouvel échelon hiérarchique mais bien de répondre à un besoin de représentation. Les psychologues et la psychologie seraient représentés par …des psychologues. Créer ce type de postes de psychologues permettrait de relayer, soutenir, représenter la profession de psychologue et les apports de la psychologie dans une perspective pluri professionnelle à tous les niveaux du Ministère ; ce serait une place de représentation et de coordination institutionnellement reconnue. »

 

Le conditionnel encore employé ici par l’AFPEN n’est donc plus de saison. Les textes devraient être publiés prochainement pour donner corps à ces différentes avancées. 

 

(Crédits photos : CC BY 2.0 - Jean-Bob De Gre)

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