Une conférence-débat, mardi 20 mars à Dijon

Le docteur Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, attaché à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris), chargé de cours à l’université Paris V où il enseigne la psychologie du vieillissement (*), donnera une conférence-débat ouverte au public, le 20 mars à 19 heures (Palais des congrès de Dijon). Il répond à nos questions.

Quelles pistes donnez-vous pour “bien vieillir” aujourd’hui ?

« Il existe trois conseils majeurs. Je pense que la première chose est d’aimer la vie. Pour moi, c’est une évidence. Ensuite, il faut respecter son corps, c’est-à-dire essayer d’avoir une hygiène de vie correcte. Enfin, le troisième élément est de garder contact avec les autres, de ne pas s’isoler. »

Quelle place occupe la nutrition ?

« C’est évidemment un élément extrêmement important. Elle joue un rôle majeur dans le respect de son corps. Une des raisons qui explique que la France est très bien placée en terme de longévité dans le monde (puisque les femmes détiennent le record avec les Japonaises), c’est probablement grâce à l’alimentation. »

Justement, les Japonais sont souvent cités comme étant exemplaires. Qu’ont-ils de si enviables ?

« En terme de santé, c’est la population qui se maintient aujourd’hui le plus longtemps dans le monde. C‘est lié à un certain nombre de facteurs : culturels par rapport à l’alimentation et aux modes de vie, mais aussi sociaux, car le travail est souvent maintenu jusqu’à un âge avancé. Au Japon, il n’y a pas d’exclusion chez les seniors. Les plus âgés sont respectés. »

Vous qui avez créé la fondation Ifrad, dédiée à la recherche sur la maladie d’Alzheimer, quels conseils donnez-vous en terme de prévention ?

« Pour beaucoup, la prévention de cette maladie rejoint la même démarche que la prévention de la longévité. Nous nous sommes rendu compte qu’il faut protéger le cerveau en ayant une bonne hygiène de vie et qu’il est nécessaire de le stimuler en restant curieux et en étant relié aux autres. Aussi, il faut lutter contre le stress et la dépression. Pour cela, il faut essayer d’apprécier la vie. »

Pour conclure, si vous deviez donner un seul conseil aux personnes âgées, quel serait-il ?

« Je leur dis de rester fières d’elles-mêmes et de ce qu’elles sont. Nous sommes dans une société qui n’a pas encore pris la mesure des enjeux liés au vieillissement. Les personnes âgées sont souvent ostracisées alors que nous avons besoin d’elles. Elles constituent une mémoire vivante et sont notre devenir. Il faut qu’elles nous ouvrent la voie, car apprendre à vieillir n’est pas simple. C’est un vrai savoir-faire. »

(*) En 2004, il a créé la Fondation Ifrad, dédiée à la recherche sur la maladie d’Alzheimer dont il est le président. Il est aussi auteur de nombreux ouvrages sur la réussite de l’avancée en âge, dont Le guide du bien vieillir

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