Les « cobayes » - une quarantaine de femmes observée à l'Ud'O - tiennent des discours qui se trouvent à des années-lumière, selon que leur « rivale » soit sexy ou conservatrice.

Professeure et chercheure aux départements d'Éducation et de Psychologie de l'Université d'Ottawa, Tracy Vaillancourt s'est bien amusée en voyant ces 40 femmes, toutes séparées deux par deux, interagir avec Lisa, qui a accepté de se prêter au jeu.

Les femmes devaient attendre la professeure Vaillancourt pour une expérience qui n'avait rien à voir avec la présente étude. Lisa, cheveux détachés, vêtue d'une courte jupe noire et d'un décolleté rose bonbon, interrompt la conversation entre les deux femmes qui attendent dans une salle. Elle leur demande de s'asseoir en attendant la professeure « qui arrive d'une minute à l'autre » et referme la porte.

« C'est incroyable comment les femmes deviennent bitchy, méchantes, comment elles peuvent parler de cette femme, observe Mme Vaillancourt. La réaction devient encore plus forte lorsque les deux cobayes sont déjà des amies. » Sur les 40 femmes, seulement deux n'ont passé aucun commentaire sur « Sexy Lisa ». Même sans se connaître, les cobayes passaient des commentaires réducteurs lorsque l'actrice quittait la pièce. « Mes groupes d'âge représentent toutes les femmes au Canada. »

Les cobayes, informées de la vraie expérience, rient jaune. « On peut voir à quel point elles ne sont pas gentilles entre elles, raconte Mme Vaillancourt. Elles deviennent témoins de leur méchanceté. »

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