Un métier d’avenir : chronopsychologue

Avec la cuisine et l’administration, la psychologie est la troisième mamelle de la France ! Il y a, en effet, dans les universités de France, autant d’étudiants en psychologie que dans l’ensemble des vingt-sept autres Etats européens. En réalité, l’une des raisons historiques de cet étrange engouement, que nul n’évoque bien entendu, a été, jusqu’à une date récente, que la licence de psychologie passait pour la plus facile et permettait ainsi, à moindres frais et sans grands efforts, de se présenter au feu concours des IUFM.  On aurait pu craindre que la disparition des IUFM, aussitôt remplacés par les ESPE, temple du « pédangogisme » et résurgence inavouée et/ou involontaire des anciens IPES des années 60, ne menace guère la psychologie qui a toutes chances de courir sur son erre. Je suis fort inquiet sur le sort fait au tout jeune « Comité de suivi national de la réforme des rythmes scolaires » mais le récent et énorme « Rapport au ministre », publié par Lucie Delaporte dans Mediapart, me rassure en continuant à faire des « rythmes scolaires » (sous leurs divers aspects donc de la « chronopsychologie ») le problème essentiel de notre système scolaire

 Ce choix est rassurant, même si l’on fait intervenir, sous le plus léger prétexte (chute dans les escaliers, perte d’un objet, escapade d’un chat ou d’un chien) et expédier sous toutes les latitudes lors des catastrophes, nos équipes de psychologues français, le chômage pourrait menacer vu la pléthore de psychologues. Certains d‘entre eux, plus malins, s’installent à leur compte, mais les gogos qui viennent chercher dans leur cabinet des conseils sur leur vie professionnelle ou l’orientation de leurs enfants sont rares et sans doute le marché ne peut que se rétrécir vu la nature des prestations fournies. Restent le « coaching », qui a encore un certain succès, et la voyance, qui marque toutefois une forme de reconversion plus radicale, en apparence du moins.

Fort heureusement la chronopsychologie est née ! Une bonne nouvelle ne vient jamais seule ! La chronopsychologie est, en effet, accompagnée de ses petites soeurs qui sont la chronobiologie, la chronopédagogie voire l’imminente chronodidactique ! Les lamentables sciences de l’éducation vont, à nouveau, avoir du grain à moudre. Ce brave Chronos qui avait, dans la légende des dieux grecs, la mauvaise habitude de dévorer ses enfants a renoncé, de nos jours, à ces mauvaises manières et produit désormais des sciences nouvelles où vont pouvoir s’engouffrer en masse nos psychologues en mal d’emploi !

 La grande découverte de ces chrono-machins est qu’au lieu d’avoir, dans le monde, le plus petit nombre de jours de classe et le nombre le plus élevé d’heures de travail par jour, il vaudrait mieux, pour la France, une répartition plus raisonnable des heures d’école dans chacune des journées qui deviendraient par là même plus nombreuses. Archimède peut aller se rhabiller au sortir de son bain et Newton croquer sa pomme !

Comment toutefois parvenir à une conclusion si radicalement novatrice, sans le précieux recours à la chronopsychologie ? Mais nous ne sommes pas au bout de nos étonnements devant les révélations de la chronopsychologie ! Elle va bientôt intervenir, en tout premier lieu, dans le recrutement même des enseignants, tel profil psychologique vous destinant, de façon évidente et incontournable, à l’enseignement de la grammaire ou des sciences naturelles, quels que puissent être, en apparence, vos goûts pour telle ou telle discipline. Mieux encore, nos chronopédagogues et nos chronodidacticiens détermineront enfin, avec précision, dans des conditions et selon des méthodes scientifiques, quels jours et à quelles heures du jour doivent se situer les cours de maths ou d’histoire.

 Je ne suis pas sûr que, finalement, le bon moment pour aborder de si graves sujets soit la mi-juillet ? J’aurais assurément dû consulter une équipe d’assistance et de conseil chronopsychologiques.

 

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