Un manuel pour la thérapie neurocognitive et comportementale

Cette nouvelle approche montre que le stress naît davantage du raisonnement incohérent et irrationnel d’un individu que de sa frustration.

S’émancipant des démarches psychanalytiques traditionnelles, fondées essentiellement sur l’exploration de l’inconscient, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) s’intéressent à la phénoménologie des gestes et attitudes des individus comme des collectivités. Elles observent les comportements des personnes et, au moyen de concepts opérationnels et d’outils pratiques, leur permettent de gérer leurs émotions et de mieux exploiter les ressources de leur mental.

Parmi ces TCC, une nouvelle forme de thérapie s’est constituée, intégrant les apports des neurosciences : la thérapie neurocognitive et comportementale (TNC). La TNC s’appuie sur des recherches pluridisciplinaires (psychologie cognitive, neurosciences cognitives, psychologie clinique, éthologie, etc.) et sur plus de vingt-cinq ans d’expérience clinique. C’est tout ce matériel que Jacques Fradin et Camille Lefrancois présentent dans ce manuel qui apporte un nouveau regard sur la lecture et le diagnostic de divers troubles psychiatriques et qui rend compte de techniques montrant leur efficacité sur des cas parfois jugés incurables.

Contenant et contenu

Une des originalités de la démarche, outre son caractère largement interdisciplinaire, réside dans le couple de concepts « contenant » et « contenu » développé par les chercheurs. Le contenant, c’est le hard cérébral, les structures neuro-fonctionnelles de la personne, ses filtres (modes de traitement de l’information), ses façons de réagir.

Le contenu, c’est le soft, les données culturelles et sociales, l’ensemble des représentations et des schémas cognitifs propres à l’individu et résultant de ses apprentissages.

Les contenus sont modifiables tandis que les contenants sont seulement gérables. « Que d’énergie gagnée, écrivent les auteurs, quand on découvre que l’on passe parfois des années à vouloir modifier (chez soi ou chez ses patients) un contenant dont les mécanismes sont profondément ancrés dans les gènes et les structures cérébrales. Cela peut éviter, par exemple, de s’insurger contre le fait de se trouver orgueilleux lorsqu’on est en colère, et ainsi d’alimenter son stress ».

Ce livre intéressera essentiellement les psychologues cliniciens, psychothérapeutes, psychiatres, médecins, chercheurs et étudiants en psychologie. Le grand public, lui, trouvera dans L’Intelligence du stress, du même chercheur, de quoi satisfaire sa curiosité sur cette nouvelle approche.

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