Tuerie d’Aurora: "Le plaisir lié à la violence dans le jeu vidéo est réel"

Après les tueries d'Oslo il y a quelques mois et plus récemment celle d'Aurora, dans un cinéma américain, les projecteurs ont une nouvelle fois été braqués sur la psychologie de ces tueurs de "masse".

Que leur passe-t-il par la tête pour en venir à de telles extrémités ? Enfance douloureuse ? Education en faillite ? Drame familial, rejet de la société ? Armes en ventes libres ? Ou tout simplement une exposition trop fréquente à certains jeux vidéo, qui les pousserait à passer à l'acte ?

Si vous connaissez notre point de vue à ce sujet, la psychologue Yvane Wiart, également chercheur au Laboratoire de psychologie clinique et de psychopathologie, Institut de Psychologie à l'Université Paris Descartes, a un point de vue bien arrêté à ce sujet justement. D'après elle, "l'exposition régulière à la violence" et surtout sa "banalisation' peut vous faire passer à l'acte. Même s'il s'agit de violence virtuelle donc.

La première conséquence directe de l'exposition courante à la violence est sa banalisation. Au niveau du cerveau, c'est ce qu'on appelle l'effet d'habituation menant à l'insensibilisation. Il s'agit d'un conditionnement qui, par sa répétition, conduit à trouver normales des situations, censées pourtant maintenir l'organisme en alerte dans ce cas précis.

Il y aurait ainsi non seulement une habituation du cerveau d'un point de vue psychique mais également chimique, à ces effets d'images violentes sur notre comportement. Plus fort encore, cette violence nous apporterait au final un sentiment de plaisir. Même si pour elle, le plus compliqué à gérer serait la violence psychologique, qui nous isole totalement et refoule notre colère. Une absence affective qui survient dans "tous les milieux" nous rappelle la psychologue.

C'est ce qui fait l'efficacité des simulateurs virtuels pour toutes sortes d'entraînements. C'est aussi le mécanisme qui permet aux sportifs de se préparer par la simple visualisation intérieure des enchaînements à effectuer. Le cerveau est donc programmé pour imiter de manière totalement automatique et inconsciente, et plus on visionne des actes, plus facile et plus spontanée en sera l'exécution dans la réalité. Les neurones miroirs montrent donc que le cerveau ne fait pas si nettement que cela la différence entre réel et imaginaire. 

Pourtant, le plaisir lié à la violence est bien réel. Associée à la libération d'adrénaline intervient en effet celle d'endorphines, comme on l'a vu chez les accros au sport. Drogues endogènes, elles font planer pendant et après la mise sous tension du corps.

Une fois encore, l'éducation des parents, l'attention que nous devons apporter à nos chères têtes blondes, brunes ou chauves, ne remplacera jamais une TV, un ordinateur ou une console de jeu. Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour le comprendre, et pourtant, c'est visiblement pas encore à la portée de tout le monde. 

-Via-

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