trous de mémoire et mensonges : la faute des portes.

Vous vous êtes souvent demandé pourquoi ils ont souvent de tels
trous de mémoire, pourquoi ils tiennent aujourd'hui des propos qui
ne correspondent plus à ce qu'ils disaient hier avec la même
véhémence. Des propos inverses. Se pose la question de savoir si
cela est conscient ou pas. Autrement dit, est-ce leur mémoire qui
flanche ou mentent-ils ?

Les
plus virulents d'entre nous ne leur trouveront aucune excuse et ne
chercheront pas à comprendre quel ressort, quelle motivation
poussent nos hommes politiques
à
nous mentir
plus
souvent qu'il n'est supportable. D'autres cherchent à comprendre ce
qu'ils préféraient considérer comme de simples
trous
de mémoire
.

MaxiSciences
propose une réponse, contenue dans une étude sérieuse effectuée
sous la direction
Gabriel
Radvansky, professeur de psychologie de l’Université de
Notre-Dame, en Indiana, publiée dans le 
Quarterly
Journal of Experimental Psychology (voir pdf attaché) :
c'est
à cause des portes
.

« Il
vous est sans doute déjà arrivé d’entrer dans une pièce pour y
prendre quelque chose et de vous demander, perdu :  "Qu’est
ce que je faisais ?". Cette situation agaçante se produit
couramment, même à ceux qui se targuent de posséder une mémoire à
toute épreuve. » C'est un phénomène universel, qui touche
aussi les hommes politiques.

Selon
l'étude, ces trous de mémoires « occasionnels »
surviendraient suite
au
franchissement d’une
 porte pour
rejoindre une autre pièce
.

Dans
un communiqué, le chercheur développe sa découverte : "
Entrer
ou sortir d’une pièce clôt un chapitre dans notre esprit, ce qui
sépare différentes périodes d’activité et les conserve. Il est
difficile de se remémorer la décision ou l’activité qui a été
faite dans une autre pièce parce que celle-ci a été classée et
compartimentée
".
En d’autres termes, « 
le
fonctionnement de l’esprit peut s’apparenter à l’organisation
d’un film où le seuil de franchissement signale la fin d'une
scène.
 »

C'était
tout bête, il fallait le savoir :
les
hommes politiques

qui ont le plus de « trous de mémoire » ou, lâchons le
mot,
qui
mentent
,
sont
ceux
qui passent le plus de portes pour «
 rejoindre
une autre pièce
 ».
Ils mentent plus que ceux
qui
« 
parcourent
la même distance au sein d’un espace non cloisonné
 ».

Pire
encore, on peut déduire aussi de l'étude que les hommes politiques
seraient « 
de
deux à trois fois plus susceptibles
d'oublier
ce qu'ils sont censés faire après avoir traversé une porte
".
Ce qui est parfaitement illustré par leurs hésitations répétées
à prendre des décisions. La crise de l'euro est un bel exemple.
C'est à cause des portes de leurs assemblées, de leurs ministères
ou des lieux de Présidence.

Dans
les palais de la République, plus il y a de portes plus il y a
d'huissiers, et
plus
il y a de portes plus les hommes politiques mentent
.

« Finalement,
le seuil d’entrée représenterait une limite gênant la capacité
des personnes à se remémorer les décisions entreprises dans une
autre pièce.
 »
peut-on lire.

Conclusion :
si certains hommes politiques mentent, ce n'est pas de leur faute.
C'est à cause des trous de mémoire provoqués par les portes.

On
peut en conclure aussi que l'homme politique, qui vit le plus souvent
le cul entre deux chaises pour ménager sa carrière, et donc ment,
ne devrait pas être mis en situation de connaître des effets de
seuil, et que pour cela, l'électeur devrait l'inviter plus souvent à
prendre la porte
.

Ou
carrément faudrait-il ne plus poser de portes du tout, ce qui
rendrait la politique moins cloisonnée.

 

http://www.maxisciences.com/m%e9moire/quand-les-portes-provoquent-des-trous-de-memoire_art18962.html

 

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