Toutes les langues de la psychologie

Anne gresser

a.gresser@sudouest.fr

Quand l’association Alizé a décidé de mettre en place un service interprétariat, ce n’était pas seulement pour comprendre les gens lors d’une consultation. « Nous faisons de la psychologie, détaille Pauline Lahousse, psychologue, salariée de l’association, il est important pour les personnes qui viennent de pouvoir s’exprimer dans leur langue maternelle ». Elle a en tête une femme qu’elle a vue, qui s’exprimait très bien en français. Sauf en consultation.

Le principe d’Alizé est simple : donner accès à tous à des consultations psychologiques. « À des gens qui n’en ont pas les moyens, pas l’idée, voire pour qui ce n’est pas la culture », explique Marie-Jo Delhert, psychologue spécialiste de l’interculturalité, vice-présidente de l’association et intervenante bénévole.

En tout, une vingtaine de langues sont proposées par ce service interprétariat, de l’anglais au Wolof (Afrique subsaharienne) en passant par le berbère, le polonais ou le vietnamien. L’association met également son vaste réseau à disposition des centres médico-sociaux, par exemple, et plus rarement de la justice.

Confidentialité

Ces interprètes sont soigneusement recrutés et « nous les suivons pour évaluer avec eux ce qu’ils vivent en consultation : la psychologie n’est pas leur métier et ils entendent parfois des choses très dures auxquels ils ne sont pas formés », note Marie-Jo Delhert. Tous les interprètes sont soumis aux mêmes contraintes de confidentialités que les psychologues, professionnels ou bénévoles qu’ils assistent. Il en est de même quand ils interviennent comme prestataires dans d’autres structures, souvent médicales ou sociales.

Ces services d’interprétariat existent dans d’autre département. « Nous nous sommes fait aider par le Cofrimi de Toulouse », détaille Nicole Peyron (Conseil et formation sur les relations interculturelles).

Alizé s’adresse donc à des personnes qui viennent de loin, avec parfois un lourd passé de violence. « C’est surtout un manque d’adaptation, une barrière culturelle qui pose problème ». L’autre avantage d’avoir des interprètes, souvent issus du même pays, c’est de pouvoir décrypter les attitudes en consultation et ainsi, de dénouer plus facilement les situations. Un travail parfois plus proche de l’anthropologie que de la psychologie.

Service d’interprétariat-médiation : tél. 07 70 15 14 16 ou par courriel : alize.mediation@gmail.com

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