TOULOUSE. Le tueur présumé présente un profil de grand paranoïaque

Hier, plusieurs hypothèses se sont développées quant au profil psychologique du responsable présumé des tueries de Toulouse et Montauban.

 

Action du Raid : les habitants témoignent en... par LeNouvelObservateur

 

Aujourd’hui, tout semble plus lisible. Ce Français de 24 ans, qui se revendique proche d’Al-Qaida, s’est attaqué à ce qu’il considère comme des symboles. À travers les deux militaires qu’il aurait achevés, n’a-t-il pas voulu viser l’armée française, notamment engagée en Afghanistan ? Le suspect, lors d’un échange avec le GIGN, a également déclaré que son acte, à l’école juive de Toulouse, visait à "venger" les enfants palestiniens.

 

Toutefois plusieurs interrogations planent toujours autour du profil de ce tueur. A-t-il été "préprogrammé" par un réseau ou a-t-il simplement macéré dans un groupe idéologique ? Cette deuxième hypothèse, probablement la plus réaliste, relève d’une logique purement individualiste et témoigne surtout d’un profil paranoïaque.

 

L’hypothèse d’un suspect paranoïaque

 

Si la thèse du geste individualiste et isolé se révèle être la bonne, cela peut exprimer une adhésion passionnelle à une idéologie et un comportement jusqu’au-boutiste. Il y a là une volonté de lutter pour des idées et de s’attaquer à des symboles. À cette croyance inébranlable doit s’ajouter la dimension de légitimité. Pour le tueur, son acte est quasiment manichéen puisque ses victimes, qu’il considère comme des entités, représentent le mal absolu et que sa cause est forcément juste.

 

Cela relève également d’une mission, qu’il s’est donc attribué seul, mission qu’il perçoit comme étant une absolue nécessité. Enfin, cette paranoïa donne lieu à un mode opératoire bien spécifique : implacable, froid et déterminé. C’est, je le crois, cet aspect des différents assassinats, qui a profondément choqué les citoyens français.

 

Filmer la tuerie pour légitimer son acte

 

À ce comportement paranoïaque et terroriste, seul manque le manifeste. Revendiquer l’acte, le légitimer et témoigner du sens de son combat, voilà ce que peuvent représenter ces images [le tueur aurait porté une caméra pendant ses attaques, ndlr]. Quoi de plus réaliste et de plus impactant que de lier son acte idéologique à des images ? Il est ici question d’une démonstration qui s’inscrit dans la "logique cérébrale" de son acte visant à intellectualiser sa croyance. L’égo ne doit probablement représenter qu’une dimension secondaire.

 

Toulouse : le tueur présumé "a tout filmé" selon... par LeNouvelObservateur

 

Enfin, cela serait faire preuve de sagesse, je crois, que de ne pas lier cette personne et son acte à un débat sociologique autour du racisme. Cette problématique et le cas de ce jeune homme doivent être, impérativement, traités à part. Embrayer avec un acte aussi extrême et isolé serait une profonde erreur qui serait regrettable, pour les autorités, si elles souhaitent aborder un travail républicain de lutte contre le racisme.

 

 

 

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