«Tapages Nocturnes», épisode 5


© Nathanaël Charbonnier
En posant le pied sur le parvis du Consortium
Audiovisuel Public, Maurizio Caillard afficha un rictus dont on déchiffrait le
sens sans être docteur en psychologie. Il était très contrarié. Désormais, on
manifestait dans son pays sans relâche, jour après jour, nuit après nuit. En
plus des gueulards habituels, de leurs défilés diurnes et de leurs slogans à
rimes pauvres, des hurluberlus muets comme des morts venaient hanter ses nuits
en transformant les rues de la capitale en cadavres exquis. C'était
surréaliste.

Ces tous derniers temps à Paris, les Visiteurs du
Soir
s'étaient installés nuitamment Impasse de la Confiance, rue Malus et
rue du Retrait. Aucun des conseillers présidentiels n'avait voulu y voir le
moindre message personnel des noctambules au chef de l'Etat. La veille encore,
des rassemblements nocturnes avaient été signalés dans des voies aux noms
toujours plus évocateurs, parfois très
menaçants. Ce fut le cas jusqu'à Belle-Ile en Mer où un procès-verbal fut
dressé sur la commune du Palais, rue de la Poudrière.

Imogène, la «Première Dame» (en
public son époux la désignait ainsi, il disait «La Première
Dame»
), Imogène-Collagène s'en était inquiétée. Elle disait craindre
une insurrection. Elle était en proie à des suées, son sommeil ne trouvait plus
la paix. La perspective d'une révolte populaire causait bien du souci à
l'inexpressive épouse du Président déjà assombrie par la lecture certes
inappropriée du livre «Une vie de Marie-Antoinette». Le
tourment avait imprimé sa trace:
elle avait pris une ride sur le front.

Et comme une contrariété ne vient jamais seule, cet
idiot de chauffeur avait arrêté la limousine présidentielle devant un trou
d'eau et de boue à cinquante centimètres du trottoir. Ce jour-là, il pleuvait
depuis l'aube et le crépuscule s'annonçait. La portière arrière droite tout
juste ouverte, on avait vu un pied de Maurizio Caillard s'enfoncer dans la
flaque et s'en extraire sans son mocassin.

Furieux mais ne voulant rien laisser paraître de sa
colère devant les caméras et les appareils photos, le Président s'était rechaussé en hâte et avait bondi sur
le parvis en direction du directeur général du C.A.P. qui l'attendait au sec
sous le large auvent du bâtiment. On avait alors entendu le soulier à glands
produire à chaque pas le «chfprouiiittt» que laisse échapper
le frottement du cuir détrempé sur la chaussette mouillée.

L'immeuble du Consortium Audiovisuel Public était
une merveille architecturale, un objet esthétique de verre et d'acier assez peu
fonctionnel aux dires de ceux qui y occupaient leurs journées. Dans ce quartier
de l'ouest parisien envahi par les grues et les baraques de chantier, cette
construction tout juste achevée frisait l'incongru, seule sur son lit de glaise
au milieu de nulle part.

Officiellement, sa forme symbolisait une parabole
orientée vers l'espace satellitaire. Du centre exactement de ce gigantesque
rond incurvé jaillissait une sorte d'immense fer de lance effilé, une flèche
dont l'ombre parcourait la façade tout le jour. Le bâtiment du C.A.P.
trahissait en fait l'obsession de Maurizio Caillard pour tout ce qui donnait
l'heure. Plus qu'une construction parabolique, c'était la plus grande horloge
solaire au monde, un élément du grand œuvre que le Président des Français
lèguerait à son pays pour la postérité, tel un Maître du Temps.

Le directeur général du C.A.P. s'inclina devant son
hôte en lui serrant la main. Jean-Etienne Bicêtre était le plus haut dirigeant
de l'audiovisuel public. Son autorité s'étendait à onze mille salariés et à une
multitude de corps de métier. Celui que ses détracteurs surnommaient «le
petit baron»
  régnait sur
plusieurs chaînes de télévision, de radio, et 
sur les services associés qu'en proposait le net. Sur le papier, dans
les annuaires, dans les abécédaires du «Qui est qui», cet
homme était puissant. Jean-Etienne Bicêtre était puissant et obséquieux. Il
était puissant et servile. Il était puissant et incroyablement obéissant.

Et il était puissamment décoré.

Sorti major d'une grande école, il avait tout tenté
pour plaire mais sans y parvenir car il y avait chez lui quelque chose
d'infiniment déplaisant. L'air profondément affecté, il affichait en permanence
une mine de Shar-Peï. Il était tout en plis, les yeux tombants, le regard
ailleurs. Jamais il ne fixait ses interlocuteurs. Avec ça, les mains jointes à
hauteur de braguette, il penchait perpétuellement la tête comme un  Christ en croix. Sa carrière, il la devait à
plusieurs lobbies qu'il cultivait inlassablement et fort efficacement à défaut
de séduire. Son appartenance à une multitude de cénacles l'avait conduit là où
il se trouvait.

Maurizio Caillard l'avait nommé sans conviction et
par calcul à la direction générale du Consortium audiovisuel dont il tenait à
assurer lui-même la présidence. Le premier personnage de l'Etat s'était
autoproclamé chef de toutes les structures publiques. Sans que cela fît débat,
il avait chassé les critiques d'une seule phrase: «Halte à
l'hypocrisie»
. On avait élu un Président, un seul. C'était lui, pas
un autre.

Le multi-Président Caillard ne venait pas seul dans
les studios de la chaîne CapTV1. Il s'y était invité en compagnie d'une
vieille gloire de la Nation, un respectable héros dont on était sans nouvelles
depuis plusieurs années et pour cause: le Général Albert Prudon était
vieux et malade. Selon des informations en provenance de ses proches, il
souffrait de démence sénile, chose aussi surprenante pour  un homme de cent-deux ans que la turbulence
chez un enfant de sept ans.

Contraint de s'adresser au pays en ces temps troublés
de contestation insomniaque, le chef de l'Etat avait exigé de son directeur de
cabinet qu'il lui trouvât une personnalité décorative, «une plante
verte»
comme il disait. Chacune de ses sorties donnait l'occasion de
voir à ses côtés une célébrité des arts, une ancienne championne de ski, un
international de rugby, un  chanteur
populaire, un écrivain à succès. Cela créait à coup sûr une «diversion
positive»
; l'expression était de lui.

Le Général Prudon n'était ni un artiste ni un
sportif de renom. Il entrait dans la catégorie présidentielle des «grandes
autorités morales»
. Bref, le moment était parfaitement choisi pour
faire apparaître cet anguleux visage de
soldat héroïque sur les écrans en 3D de la télévision publique.

Debout près de son faire-valoir en fauteuil roulant,
Maurizio Caillard examina sa montre -elle indiquait 19 heures, 59 minutes et 38
secondes- puis il se planta face à la caméra 1 dans une posture très
solennelle. Son allocution  avait été
conçue pour durer précisément six minutes.

Sur le fond, il l'avait voulue ferme, cette
intervention. Plus ferme qu'autoritaire. Il avait choisi de rappeler aux
téléspectateurs -ses électeurs- que toute contestation de son action revenait,
de ce fait, à contester leurs votes. C'était le refrain habituel. Il le mettait
en musique sur un ton presque rituel avec ce jeu mielleux de questions-réponses
qu'il affectionnait tant. Les sourcils relevés, le signe de tête
interpellateur, il demandait à peu près ceci: «Croyez-vous qu'il
soit démocratique dans un Etat de droit de contester le résultat d'un
scrutin?»
... Puis il marquait un silence et haussait les épaules,
les bras ballants, les mains ouvertes  en
regardant ailleurs pour répondre d'évidence: «Eh bien moi, je
suis comme vous, je ne le crois pas. Quand la majorité a parlé, la minorité
s'incline, c'est la loi du nombre. C'est ça, la démocratie»
.

Avant ce soir-là, les Lieutenants de Maurizio Caillard
avaient soigneusement préparé la prestation télévisée de leur patron. A grands
coups d'entretiens accordés à la presse et de déclarations radiophoniques, ils
avaient «banderillé la bête», comme ils le disaient entre
eux. Ils avaient préparé le public à recevoir la parole sacrée du chef, leur
chef, ce matador à qui revenait le privilège du coup d'épée final.

Les notes pompeuses de l'indicatif présidentiel
venaient de retentir dans le studio. Face à l'objectif de la caméra 1, Maurizio Caillard s'apprêtait à
regarder le Peuple au fond des yeux.

Dans la forme, tout avait été prévu aussi bien que
sur le fond. Il avait tout écrit lui-même, des plans serrés aux plans larges et
des plans fixes aux zooms, de la position des projecteurs à leur intensité
lumineuse. Deux heures avant l'heure «h», un conducteur précis
avait été remis au réalisateur. Ce synopsis intégrait soigneusement la présence
du général Prudon aux côtés du chef de l'Etat. Dès que le Président
prononcerait des expressions telles que «sacrifices de nos
pères»
, «reçu en héritage» ou «les
valeurs de la Nation»
, on zoomerait sur les traits ascétiques du vieux militaire en civil aux
lèvres de momie. La grande faucheuse avait dû s'égarer en route. Les orbites de
cet homme étaient si creuses, son regard tellement fixe!

Maurizio Caillard voulait être respecté.

Respecté, il le serait par procuration. Le héros
assis-là y pourvoirait généreusement.

Eclairé à contre-jour dans un effet d'aura, le Président
déroula son texte avec la prestance de l'acteur qui signe aussi la mise-en-scène.
Près de lui, maquillé comme une poule de luxe pour les besoins du petit écran,
le Général se tenait immobile. Sa belle tête de Sachem ne cillait même pas sous
l'éclat brûlant des projos.

Quand la quatrième minute du message présidentiel vint
à son terme, le réalisateur crut percevoir sur l'écran-témoin de la caméra 2
qui filmait Prudon un fugace mouvement des joues et du regard. Il n'y attacha
pas d'importance. Derrière lui cependant, d'ordinaire peu causante en régie, la
jeune femme employée aux incrustes lâcha entre ses dents d'une voix monocorde
et basse: «Il va parler».

Le caméraman de plateau chargé de fixer le vieil
homme en gros plan fut le premier à comprendre qu'un évènement imprévu s'annonçait. En voyant les pommettes
d'Albert Prudon virer au pourpre sous le fard, il pensa d'abord à un malaise,
peut-être à la mort en direct. Mais il discerna vite autre chose, une chose
plus proche de la vie que du trépas. Les yeux du centenaire furent traversés
par un éclair. Ce fut comme l'annonce d'un orage sur le point d'éclater. Puis
la bouche du Général, très lentement, s'entrouvrit.

Le Général Albert Prudon affichait cinq étoiles au
képi. Depuis l'âge de 16 ans, il avait été de toutes les guerres, il avait
collectionné les blessures et les citations. Prudon  avait été fait prisonnier. On lui avait
infligé la torture, les  simulacres
d'exécution, on l'avait affamé. Une minuscule cellule à demi-immergée pour le
contraindre à se tenir debout aurait pu être son dernier casernement. Il avait
survécu pendant des mois dans ce bain saumâtre, adossé à un mur suintant. Son
corps livré aux vermines et à la dysenterie avait fondu au point de ne plus
peser que trente-sept kilos pour un mètre quatre-vingts. Cent fois, ce soldat
d'exception avait nargué la camarde. Jamais il ne l'avait fait par bravade. Le
sens du sacrifice, l'humilité et le respect du drapeau avaient toujours guidé
son bras et ses actes. Il n'avait  aucun
goût pour le protocole militaire qu'il jugeait trop clinquant et n'acceptait
l'ordre que lorsque cela lui semblait nécessaire.

Il l'avait souvent dit au cours du siècle
écoulé: il s'était engagé pour servir sa Patrie, son pays, son Peuple,
tout cela au nom d'une conception de l'humanité qui récusait la docilité et la
résignation.

Il y avait bien longtemps que Prudon ne parlait
plus.

Chuchotées, presque inaudibles, à peine articulées,
ses premières paroles depuis dix ou douze ans prirent la forme d'un mince filet
plaintif venu, presque en hoquets, des tréfonds du larynx. Tout à son discours,
Maurizio Caillard n'en distingua rien sur l'instant, jusqu'à ce qu'il prononça
les mots: «... reçu en héritage...».

Soucieux de suivre le conducteur établi par le Président
en personne, le réalisateur mit alors à l'antenne le visage du Général. Dans
leurs foyers, les téléspectateurs se sentirent tout à coup libérés de la torpeur amère dans laquelle les plongeaient
généralement les allocutions présidentielles. L'homme dont la figure héroïque
ornait à présent leurs écrans n'était plus ce buste de cire parcheminée que le
chef de l'Etat avait choisi ce soir pour décor. Il se dégageait de lui une
colère explosive. La mèche lente de cette bombe humaine se consumait en une
purée de borborygmes. Elle commençait à prendre corps, à s'emplir de sens
pendant que réapparaissait sur les écrans l'indéfectible morgue du mari
d'Imogène.

Caméra 2, caméra 1.

Caillard allait attaquer la dernière partie de son
monologue quand il remarqua une sorte de bruit de fond que captait, pendant ce
temps, le micro d'ambiance en surplomb.

Caméra 3. Plan large.

Un rapide coup d'œil vers la source de cette
pollution sonore et il bafouilla son texte en constatant l'impensable:
près de lui, la statue du Général avait bougé. Elle produisait à présent des
bulles de vocalises. La main du Président se porta sur l'épaule de son invité.
On vit ses doigts se crisper sur la chair du héros qui soudain s'écria: «Mais
vous me faites mal!»
.

Sur le plateau comme en régie, la stupeur fit le
vide.

Souriant d'hébétude, Maurizio Caillard chercha des
yeux la caméra 1 en dodelinant de la tête comme pour dire: «Ah,
ce vieil Albert alors, il nous surprendra toujours!»
. Installé près
du réalisateur, le conseiller de l'Elysée Louis Muzeau de la Chaizière
s'écria: «Gros plan sur le Président! Gros plan sur
le Président!»
.

Le cameraman de la 1 fit un cadre serré sur le
visage du chef de l'Etat, regard perdu et mine décomposée. L'image semblait
figée. Rien ne bougeait, pas même les lèvres de 
Caillard.

Et pourtant.

Des enceintes de la régie technique comme de celles
de millions de téléviseurs, une voix d'arrière-ban sonore  pleine d'échos étouffants, cependant claire et
forte quoiqu'un peu chevrotante, se faisait entendre des Français.

Le Général cinq étoiles Albert Prudon parlait de «forfaiture»
et d' «obscénité»
. Il s'indignait tant et plus, il
alignait les anathèmes en déplorant que l'on puisse à tout bout de champ «invoquer la loi avec autant de légèreté quand la justice fait si lourdement
défaut, se réfugier derrière le droit quand on n'a plus d'éthique»
. Il
dénonçait cette «néo-féodalité financière» qui permettait
selon lui à une poignée d'individus aussi fortunés que cyniques d'assujettir
leurs congénères les plus vulnérables. Ces «seigneurs de l'argent»,
martelait-il, «ces seigneurs de l'argent sont les grands
marionnettistes du monde (...) Les chefs d'Etat sont leurs complices, leurs
obligés, leurs vassaux, leurs kapos»
.

De temps à autre, le réquisitoire semblait
s'éteindre. Il fallait hausser le son pour entendre le vieillard qui  repartait très vite et de plus belle vers
d'amples intonations de Procureur. Maurizio Caillard en prenait pour son grade.
Prudon l'appelait «ce misérable». Il le caricaturait en
danseur de flamenco, en bouffon gominé, en joueur de castagnettes, «tout
en gueule, tout en torse, tout en claquements de talonnettes»
.

Soudain grave, le héros brocardait à présent la «responsabilité»
dont se réclamait inlassablement le chef de l'Etat. Le vieux militaire
soulignait avec vigueur qu'un Président élu «ne peut se prévaloir que
d'un humble et suprême devoir, celui que suppose la confiance accordée
temporairement par le Peuple à l'un des siens»
.

A l'image, on ne voyait plus rien d'autre que le
fond bleu du studio pendant qu'un Général centenaire assassinait en voix off
 le chef des armées en personne.

Depuis trente secondes en effet, le Président avait
pris congé en faisant voler au passage le drapeau national,  unique élément décoratif du plateau. Furieux,
Caillard avait filé précipitamment vers la cage de verre au sein de laquelle
l'équipe de réalisation désignée par le directeur général du C.A.P était, tout
comme son patron, en eau. Puis le timbre du chef de l'Etat retentit à nouveau
dans les téléviseurs, incroyablement saturé. «Lancez la
pub' !!!»
criait-il, «Bon Dieu, qu'attendez-vous pour
lancer la pub' !?!».
Il n'apparaissait toujours pas à l'écran
mais son micro-cravate restait bel et bien ouvert.

-  La
pub'?...
s'étonna Bicêtre. Il
semblait  plus ahuri que jamais.

 Maurizio Caillard avait depuis longtemps supprimé
tout message publicitaire sur les chaînes du consortium public. Il l'avait fait
au profit de l'audiovisuel privé dont il tenait ainsi les dirigeants, ses amis,
«par les bourses» (cette expression dont il usait sans
retenue lui arrachait invariablement un ricanement).

Témoin direct de la catastrophe aux côtés du
réalisateur prostré, le conseiller Louis Muzeau de la Chaizière prit la
direction des opérations. Il ordonna simplement et dans un style qu'on ne lui connaissait
pas: «Coupez le micro du vieux, balancez l'indicatif de fin».

A cet instant précis, les cordes vocales du soldat
vibraient encore aux oreilles des téléspectateurs captivés. Exaltés et émus à
la fois, ils  entendaient le vieil homme
leur délivrer posément cette recommandation: «Restez
éveillés!... C'est la nuit que se gagnent les plus grandes batailles...»
.
Cette harangue inattendue fut close sur un truisme éclairant: «... Et
de l'obscurité jaillira la lumière»
.

Là-dessus, la symphonie présidentielle emplit l'air
de ses notes cuivrées et sonna l'heure, en régie, du relâchement général. Il
fut de courte durée. Car alors que l'indicatif musical battait son plein, la
voix rageuse de Maurizio Caillard s'invita dans les téléviseurs par la magie
sans âme d'un micro cravate ouvert. Plusieurs millions de ses compatriotes
médusés -hommes, femmes et enfants- perçurent distinctement la menace que leur Président
proféra soudain à l'encontre de son respectable invité: «J'vais
l'crever!»
.

Il n'eut pas à se donner cette peine.

Sur le grand plateau de CapTV1, seul, comme
assoupi sur son fauteuil roulant, le guerrier venait de s'éteindre en
prononçant le mot «lumière». Mort au Champ d'Honneur, sous le feu des projecteurs.

Fin du cinquième épisode, la suite demain

Retrouvez ici la présentation du roman par son auteur, Alain Le Gouguec

Les épisodes précédents sont disponibles ici

 

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