Le doyen de la faculté de psychologie de la VUB, Willem Elias, a attiré les foudres d’une jeune fille en reprochant à certaines femmes victimes de viol de ne pas porter plainte directement après les faits. Ashley Vandekerckhove n’a pu garder le silence. Sa vidéo a été vue près de 70.000 fois en trois jours.
"J’ai été victime d’un viol. Et tout comme la femme en question, j’ai presque laissé passer trois ans avant de porter plainte." Ashley Vandekerckhove, jeune diplômée en psychologie, fait référence à l’affaire Steve Stevaert. Une femme a en effet récemment porté plainte pour viol contre l’ancien président du parti socialiste flamand. Les faits se sont déroulés il y a 4 ans. Steve Stevaert s’est donné la mort la semaine passée.
Willem Elias, le doyen de la faculté de psychologie de la VUB, a voulu rendre hommage à l’ancien bourgmestre de Hasselt. Il a posté sur Facebook un message qui lui a valu les foudre de la jeune Ashley : "Dans le cas d’un viol, tu dois aller directement à la police ou au pire le lendemain. Pas trois ans après. Et il est rare que des victimes soient raccompagnées chez elles par leur violeur."
'Hoogleraar' Willem Elias #VUB spreekt op FB 'de dame die deze beslissing op haar geweten heeft' toe.Schaamteloos. pic.twitter.com/mNFxcFDa1U
— Claire (@ladulcinella) 3 Avril 2015
Grave manque de tact pour un professeur de psychologie
Pour Ashley, ces propos inacceptables, en particulier pour un professeur de psychologie. "J’ai l’impression que vous n’êtes pas un vrai psychologue, car un vrai psychologue travaille pour ses patients et est vraiment intéressé par les gens."
Dans une vidéo d’une vingtaine de minutes, la jeune femme de 21 ans rappelle les difficultés de parler de son viol, l’incompréhension de son entourage et la tentation de la victime de s’imputer une part de responsabilité. Elle termine sa vidéo avec un appel aux témoignages. "J’invite toutes les femmes victimes de viols à porter plainte auprès de la police même si cela fait un moment que les faits se sont déroulés pour qu’on ait des statistiques qui permettent de déterminer à quel point le problème est grave, aussi dans notre pays. Ça ne se passe pas qu’en Inde. Si une femme dit non, c’est non. Le consentement, c’est sexy."
La VUB a pris ses distances avec les propos du doyen de la faculté de psychologie et lui a officiellement donné un blâme. Willem Elias a affirmé qu'il ne cherchait qu’à dire au revoir à son ami. Il s’est dit choqué par les réactions qu’ont suscité ses propos. Dans le journal Metro, il a rappelé à quel point les viols devaient être pris au sérieux.
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