Sans le bac, elle se faisait passer pour une experte des tribunaux

A 55 ans, Régine Labeur est aujourd’hui jugée pour avoir réalisé entre 2006 et 2009 plus de 400 expertises pour les tribunaux en qualité de psychologue. Non titulaire du bac, elle a fourni de faux diplômes.

C’est aujourd’hui qu’a débuté le procès de Régine Labeur, une toulousaine de 55 ans jugée pour « usurpation de titre et exercice illégal de la profession de psychologue ». Aujourd’hui prise en main par la 6e chambre du tribunal correctionnel de Toulouse, cette affaire s’est déroulée entre 2006 à 2009 au sein de la Cour d’appel de Bordeaux.

Alors qu’elle a quitté l’école à 16 ans, la quinquagénaire a présenté «de faux diplômes de droit et de psychologie, obtenus à l'Université de Toulouse Le Mirail», rappelle le président Guillaume Roussel, cité par le Figaro. Dès 2003, «elle est enregistrée officiellement auprès des services compétents, on lui attribue même un numéro professionnel qui lui permet d'exercer cette profession auprès des Tribunaux après avoir prêté serment en 2005», poursuit le président.

«Personne n'a vérifié l'authenticité des diplômes que j'ai présentés»

Sans jamais nier les faits qui lui sont reprochés, elle tente de se justifier tant bien que mal : «Personne n'a vérifié l'authenticité des diplômes que j'ai présentés». Elle explique alors que c’est son ex-mari qui lui a fourni de faux tampons lui permettant de falsifier les documents. Pour sa défense, son avocate note que « tous les rapports et les enquêtes étaient cohérents », alors que sa cliente a été amenée à expertiser des cas de viols, des agressions ou encore des procédures de divorce. Malgré tout, l’accusée confesse avoir été « soulagée » quand tout cela s’est terminé, admettant qu’elle avait dû faire « beaucoup de mal ».

En effet, parmi les 24 personnes qui se sont constituées parties civiles dans ce procès, l’avocate d’une mère de famille qui a perdu la garde de ses enfants a pointé les dégâts causés par Régine Labeur. «Il faut que le préjudice de ma cliente et de ses enfants soit reconnu. Durant trois ans, la mère n'a pas pu voir ses enfants. Les dégâts causés par cette fausse experte sont là: tout le monde a souffert et les enfants ont été otages de leur père à cause de cette dame», insiste l’avocate parisienne. Le jugement sera mis en délibéré au 15 septembre 2012.

Crédit photos / vidéos : jupiterimagesPublié par
le 14/06/12

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