Résisterez-vous au "test du marshmallow"?

C'est une étude psychologique destinée aux enfants. Le "test du marshmallow" est simple. Il se décline avec des brownies, biscuits, muffins et autres sucreries dont les plus petits raffolent. Il s'agit de les installer dans une pièce, à une table, avec la friandise en face d'eux. Deux possibilités s'offrent alors aux cobayes : la manger ou attendre pour en obtenir une seconde. La durée de la "torture" s'élève à vingt minutes. Certains vont céder au bout de trente secondes, d'autres tiendront dix minutes mais pour les plus stoïques, attendre vingt minutes s'apparentera à un jeu d'enfant.

C'était en 1960. Et l'auteur du test, Walter Mischel, professeur américain spécialisé dans la psychologie à l'université de Stanford, souhaitait avec son expérience, qui peut paraître anodine, tester le "self-control" et l'autodiscipline de ces jeunes. Aujourd'hui, en publiant un livre intitulé Le Test du marshmallow, il revient sur ce test devenu très populaire et repris de nombreuses fois, avec une approche originale. Il a compilé les études qui ont suivi la vie et le parcours de ses premiers cobayes. Quinze ans plus tard, en 1975, les résultats tombent : les plus résistants au test (ceux qui n'ont pas touché au marshmallow) ont fait preuve d'une meilleure réussite à l'école. Plus largement, ils ont réussi à mieux maîtriser leur poids, ils ont été moins sujets à la consommation de l'alcool et de drogues que ceux qui ont échoué.

"Ce n'est vraiment pas un test sur les sucreries"

Un brin déterministe? C'est ce que pense par exemple la revue The Atlantic qui propose, dans un dialogue entre Jacoba Urist, journaliste, et Walter Mischel, un avis critique sur le test : "Le problème, je pense, est que mon fils n'a pas de réelle motivation pour la nourriture. A la maison, les desserts ne sont pas quelque chose de très important", explique la journaliste. Mais au final, le livre, et ses 50 ans de recul, ont du succès outre-Atlantique. Le Wall Street Journal, The Economist, le Los Angeles Times, le Chicago Tribune ont adoré le livre.

"Il y a eu énormément d'incompréhension à propos du test du marshmallow", répond Walter Mischel dans son entretien à The Atlantic. "Ce n'est vraiment pas un test sur les sucreries. Il s'agit de comprendre ce qui fait que les gens réussissent  et ce qui influence un enfant dans ses choix", poursuit-il. Dans son livre, il trouve un exemple pour montrer les limites de son test. Bill Clinton, raconte-t-il, a eu la volonté et le self-control pour réussir une école de droit à la prestigieuse université de Yale, obtenir la très sélective bourse Rhodes pour étudier à Oxford et devenir président des Etats-Unis. Mais il n'a jamais eu l'auto-discipline pour résister à la malbouffe trop grasse et aux "jeunes et séduisantes stagiaires".

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