L’entraîneur de Quevilly (National), Régis Brouard, est un adepte de psychologie. Contre Orléans, au tour précédent, il avait utilisé un montage vidéo montrant « le défi d’un papa qui a fait un Ironman avec son enfant handicapé, avec une musique forte en fond. Pendant quatre minutes il n’y a pas eu un bruit. »
« Je suis assez pris par ses causeries. Il arrive à nous transcender, même si le mot est un peu fort », déclare Grégory Beaugrard, un de ses joueurs.
« La psychologie m’intéresse beaucoup, mon cerveau fonctionne tout le temps. Je me pose plein de questions, le jour comme la nuit, des questions existentielles », affirme Brouard.
De la psychologie, il n’en fait parfois pas assez preuve dans ses relations professionnelles. Joueur pendant treize saisons, d’abord à Montpellier, alors en D1, avant d’écumer les clubs de 2 e division lors d’une carrière achevée en 2003, il admet qu’il n’était « pas facile à gérer. »
« Ingérable… Je dirais qu’il a une forte personnalité. Il est parfois très catégorique, affirme le président de Caen Jean-François Fortin. C’est quelqu’un de très franc, il n’hésite pas à dire ce qu’il pense. Forcément, cela en dérange certains. » Fortin, qui ne reconnaissait pas Brouard dans le portrait que pouvaient lui dresser certains présidents, l’incite en 2008 à prendre les rennes de Quevilly - les deux clubs ont développé un partenariat.
Brouard, évincé du banc de Nîmes (National) quelques mois plus tôt, ne voulait « pas retourner en CFA ». Mais il y va en raison de ses « liens très forts » avec Fortin et fait monter les Hauts-Normands en National au bout de trois saisons marquées notamment par la demi-finale de Coupe de France en 2010 perdue contre le PSG.
Aujourd’hui, c’est l’OM qui se présente. Le technicien a prévu un « montage vidéo avec une photo de chaque joueur et, en dessous, deux mots correspondant à son avis sur le joueur et l’homme », qu’il terminera par une citation, axée sur le mot « instant. » De bonheur ?