Le terme de pulsion vient du mot allemand « Trieb ». Ce n’est qu’en 1905 dans « Trois essais sur la théorie sexuelle » que Freud introduit pour la première fois le concept de pulsion. Il établira pourtant dès 1890 dans « esquisse d’une psychologie scientifique », une distinction entre les excitations externes et les excitations internes. C’est en 1920 dans « Au-delà du principe de plaisir », qu’il achèvera le développement du concept de pulsion. Selon Freud, la pulsion est l’un des quatre concepts psychanalytiques fondamentaux.
Jusqu’aux années 50, le terme de « Trieb » a été traduit par l’« instinct ». Ce n’est qu’après cette période qu’il a été traduit en anglais par le mot « Drive », la pulsion. Il est pourtant primordial de ne pas confondre les termes d’instinct et de pulsion. L’instinct se définit comme quelque chose de primitif, d’animal, alors que la pulsion est une énergie, une force qui caractérise le sujet et qui s’exerce au plus profond de lui. Le concept de pulsion appartient à la métapsychologie, c’est-à-dire ce qui est au-delà du conscient, ce qui est donc inconscient.
[...] À titre d’exemple, le stade oral a pour objet de la pulsion le sein de la mère. Dans la seconde théorie des pulsions, Freud rajoute un quatrième élément définissant la pulsion : la poussée. Cette dernière s’oppose au principe de nirvana (dans la pulsion de mort). La pulsion de mort (Thanatos) est introduite pour la première fois par Freud en 1920 dans Au-delà du principe de plaisir Cette pulsion se définit comme étant une tendance à la réduction complète des tensions, c’est-à-dire à ramener l’être vivant à l’état anorganique.[9] En effet, ces pulsions de mort aspirent à l’autodestruction. [...]
[...] Laplanche et J.-B. Pontalis Cinq leçons sur la psychanalyse Freud, 1909) Pulsion et destin de pulsion dans Métapsychologie Freud, 1915) Trois essais sur la théorie sexuelle Vocabulaire de la psychanalyse de J. Laplanche et J.-B. [...]
[...] La première théorie des pulsions C’est dans la première topique que Freud élabore sa première conception du concept de pulsion. Il y oppose deux types de pulsion : les pulsions sexuelles d’une part et les pulsions d’auto-conservation (ou pulsion du moi) d’autre part. Les pulsions sexuelles sont régies par le principe de plaisir qui est déterminé par le processus primaire (dans l’inconscient) et permettent la reproduction. Elles s’étayent sur un besoin physiologique, sur les fonctions vitales qui leur fournissent une source organique, une direction et un objet.[5] Par exemple, le bébé tète le sein maternel par besoin (la faim), mais cela provoque aussi du plaisir dans la succion. [...]
[...] Ainsi, Freud distingue deux groupes de pulsions en conflit : la pulsion de vie (Éros), et la pulsion de mort (Thanatos). Pour autant, sa première théorie n’en a pas été contestée, elle est seulement révisée. La pulsion de vie (qui regroupe les pulsions sexuelles et les pulsions du Moi présentes dans la première théorie) s’oppose aux pulsions de mort. Ces dernières sont régies par le principe de nirvana et se manifestent essentiellement à travers la compulsion de répétition, et consiste au retour du sujet vers le néant, à la tendance du psychisme à ramener vers zéro, ou le plus bas possible, toute excitation, toute quantité d’énergie qu’elle soit interne ou externe[10] Plus tard encore, le concept de pulsion de vie et pulsion de mort sera repris par Mélanie Klein. [...]