Cette diplômée en psychologie de l’université de Mons, enseignante aux Beaux-Arts de Tournai, après cinq années de lectures, de formations et de conférences, a décidé de proposer ces consultations. Depuis février, ce nouveau concept existe dans la région. «Je souhaitais sortir des sentiers battus pour rendre la psychothérapie à la portée de tous. Je veux faire tomber les barrières car tous n’osent pas faire la démarche d’aller chez un professionnel. Aller chez le psychologue est malheureusement encore mal perçu par certains. J’ai donc décidé d’aller vers eux. Si le médecin généraliste consulte à domicile, pourquoi pas le psy!».
Sa démarche permet de rendre accessible la psychothérapie à un public large: les jeunes parents, les personnes hospitalisées, les femmes enceintes, les personnes qui prennent certains médicaments ou qui n’ont pas de véhicule. Elle pense aussi aux personnes souffrant d’agoraphobie, cette peur du contact avec l’extérieur les empêche de se rendre chez un psy et donc de se soigner. Elle propose un horaire à la carte en fonction du patient. Elle est ainsi amenée à consulter aussi bien à 8 h, qu’à 20 h, en semaine comme le week-end. Elle n’impose pas de durée de séance.
«Si au bout des classiques 45 minutes, la personne n’a pas terminé le dialogue, je ne la coupe pas. Je n’impose pas non plus le nombre de séances. Ces choix se font par discussion avec le patient».
Amener vers l’autonomie
À l’inverse de la psychanalyse, elle se centre sur les problèmes du présent rencontrés par la personne. «J’utilise la thérapie cognito-comportementaliste. J’aide le patient à prendre conscience de ses pensées dysfonctionnelles pour ensuite lui apporter des astuces concrètes pour qu’il puisse modifier son comportement. Je travaille sur les émotions et j’utilise beaucoup de méthodes de relaxation et de respiration. Les patients sont encouragés à se questionner entre les séances».
Elle est également adepte de la thérapie brève. Au bout de six mois maximum, elle amène la personne à pouvoir se gérer elle-même. «Mon but est de ne pas créer de dépendance par rapport au soutien psychologique. Je conduis la personne vers l’autonomie.»
Elle s’adresse aux adultes, aux enfants et aux ados. «Je m’adapte en fonction du patient. Je travaille par exemple par le biais des jeux vidéos pour toucher un jeune qui en est fan. Le contact en est facilité».
Lætitia Chorrito est active dans divers domaines: soutien parental, thérapie individuelle, familiale, de couple, orientation scolaire, nutrition comportementale ou encore coaching. En fonction des situations, elle apporte aussi des réponses par mail ou par skype. « Ça peut aider à un moment donné. Certains ont plus de facilité à s’exprimer par ce biais, d’autres recherchent l’anonymat ou veulent pouvoir relire la réponse. Le fait d’écrire peut aussi leur être salutaire».
La dépression : médoc or not ?
Face à cette maladie fréquente, Lætitia Chorrito travaille avec la personne sur ses émotions, sa personnalité, les événements passés ainsi que l’élément déclencheur du mal-être. Admettre qu’il s’agit d’une maladie qui se soigne est déjà une victoire. Quant aux antidépresseurs, elle souligne: «C’est à l’heure actuelle souvent une solution de facilité notamment car ils sont nettement mieux remboursés par la sécurité sociale que les consultations psychologiques, qui sont partiellement prises en charge par certaines mutuelles. Des discussions entre le psy et le médecin traitant permettent souvent de prendre la meilleure décision».
Dans les institutions
Sa démarche de psy à domicile, a séduit récemment un home pour personnes âgées, désireux d’offrir ce service à ses pensionnaires.
«Cette demande me permet de travailler avec des personnes qui n’y auraient pas eu accès facilement. Le soutien psychologique à ce type de public est souvent négligé. Fréquemment, certaines de leurs réactions sont mises sur le compte de la vieillesse. Or il y a un réel travail qui peut être entrepris. En fonction des cas, il peut s’agir de les amener à faire le deuil de leur indépendance, de leur maison ou des enfants qui ne peuvent être présents constamment.»
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