Psychologie. Pourquoi aime-t-on la lecture « morbide » ?

Pourquoi aime-t-on lire qui est mort ?

Que ce soit dans les avis d’obsèques ou les articles nécrologiques, il y a cette idée cathartique de lire la mort pour faire face à l’angoisse de la sienne. La lecture d’une disparition est une façon aussi de partager une émotion collective, de ressouder une communauté autour d’un défunt. Enfin, les mots pour annoncer la mort représentent
un rituel préalable au processus de deuil.

Ce sont des écrits très codifiés ?

Dans les avis d’obsèques, le langage est plein de périphrases : la personne s’est « éteinte », on parle de « disparition ». Nos sociétés occidentales escamotent souvent la réalité de la mort. Ce tabou explique l’emploi de ces termes sobres. Par contre, dans les articles plus longs sur la mort de personnalités, l’écriture est plus crue. On n’hésite pas à parler de suicide, de cancer. Peut-être parce que ces personnes sont moins proches de nous, nous acceptons mieux la brutalité.

Pas de voyeurisme dans tout ça ?

Le côté mise à distance, du « je lis ce qui se passe chez les autres pour m’en sentir loin » semble plus important. Et pour les avis d’obsèques, notamment dans la presse locale, il y a aussi le besoin de connaître ce qui arrive près de chez soi. Là encore, c’est le côté communautaire qui crée un acte fort de lecture.

Valérie PARLAN.

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