Psychologie narrative : mode d’emploi

  • Une approche récente

Chaque jour, nous nous racontons des histoires pour donner du sens à notre quotidien, à notre identité et à notre vie.

Nous relions entre eux les événements qui nous arrivent pour construire un récit afin de mieux appréhender le monde autour de nous.

 

Nous organisons, trions, classons et analysons ces événements pour y voir plus clair.

Quand nous racontons l’histoire de notre vie, nous mettons en avant certains faits que nous jugeons nous-mêmes particulièrement significatifs.

Ces récits sont souvent empreints de croyances familiales, des points de vue d’autres personnes, de nos valeurs et de notre culture.

Le problème est que la plupart du temps, nous nous focalisons sur les aspects négatifs de cette histoire que nous nous construisons.

 

Or, si l’on en croit la psychologie narrative, la clé du bonheur résiderait justement dans cette façon de se raconter.

Cette nouvelle approche a été créée par deux psychologues australiens, Michael White et David Epston.

Spécialistes des thérapies familiales, ils ont développé cette approche face à l’insuffisance des techniques utilisées dans les années 70 et 80.

Leur but était alors de reconnaître que chaque individu est une histoire et que cette histoire reste à construire.

Cette méthode s’est ensuite intéressée au traitement des traumatismes divers, des désordres alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie, de la schizophrénie, des dépendances…

 

 

 

  • Une prise de conscience nécessaire

L’approche narrative suppose tout d’abord une prise de conscience : nous interprétons sans cesse la réalité de ce que nous vivons.

Et il existe donc mille et une façons de se raconter cette réalité : à chacun de choisir sa façon de faire.

C’est là-dessus que chacun d’entre nous peut agir. A défaut d’agir véritablement sur les événements que nous vivons, nous pouvons décider de les voir autrement, de manière plus positive.

En modifiant nos représentations mentales, nous pouvons donc changer la façon dont nous envisageons notre vie.

L’identité de chacun d’entre nous est également une conception narrative : nous ne sommes pas le résultat des événements qui ont marqué notre vie mais le fruit des histoires racontées à notre propos, elles-mêmes résultats des relations que nous entretenons avec les autres.

 

 

 

  • L’approche narrative en pratique

Le but de la psychologie narrative est de prendre conscience qu’il est possible, grâce à nos propres ressources, de nous dégager de ces récits qui nous enferment et nous limitent afin de nous raconter une autre histoire, plus positive.

 

Toutes nos croyances, nos perceptions et surtout les interprétations que nous en faisons façonnent l’image que nous faisons de nous-mêmes mais aussi influencent les relations que nous construisons avec les autres.

Si certaines de ces histoires nous aident à grandir et à avancer dans la vie, d’autres nous enferment dans la souffrance et l’échec. Voilà pourquoi il est essentiel de reconstruire ces histoires.

Cette approche se réalise en plusieurs étapes.

 

 

Il faut tout d’abord externaliser le problème, par exemple le manque de confiance en soi, la timidité ou , la difficulté à prendre des décisions. Pourquoi ai-je ce problème ? Dans quel but est-ce que j’agis de cette façon ?

 

Dans un deuxième temps, il faut s’interroger sur les origines de ce comportement, sur l’histoire qui y est liée.

Ces histoires que l’on se raconte à soi-même sont le plus souvent liées à notre famille, à notre éducation, à notre culture…

 

Puis, avec l’aide du thérapeute, il s’agit de se reconstruire sa propre histoire fondée, cette fois, uniquement sur les moments positifs de son existence.

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