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Une attitude qui sauvera le monde ?
Subtile et racée comme le sujet qu’elle traite, l’analyse de Jean-Marie Durand sur la « sensibilité cool » est aussi pleine d’espoir. Suivant le fil historique et sociologique de cette posture née face au tragique, le journaliste démontre que, finalement, c’est elle qui permettra, peut-être, de sauver le monde. Grâce à l’hédonisme qui la sous-tend, la distance qu’elle autorise, la cool attitude permet de repérer et de savourer les instants précieux de la vie, et c’est déjà beaucoup.
Le Cool dans nos veines, histoire d’une sensibilité de Jean-Marie Durand (Robert Laffont, 2015).
Avec eux, le temps semble plus fluide ; les soirées, plus réussies ; les problèmes de l’existence, moins lourds. Eux ? Les gens cool. Ce mot reste l’un des plus employés : une campagne pour maillots de bain nous annonçait que « l’été sera[it] cool », le terme est prononcé plus de trente fois dans le dernier film de David Cronenberg, Maps to the Stars, sorti l’an dernier, et le livre Le Cool dans nos veines, de Jean-Marie Durand, rédacteur en chef adjoint aux Inrockuptibles, paraît à point nommé pour l’analyser (voir encadré).
Pourtant, selon son âge, sa classe sociale, chacun en a sa propre définition. Pour Véronique, 54 ans, est cool la personne « relax en toutes circonstances, comme si, tel Obélix, elle était tombée dans un chaudron plein de cannabis et en avait gardé les effets lénifiants à vie ». Selon son fils de 20 ans, Léo, cela n’a rien à voir : « Le type cool est posé, réfléchi, mais pas prise de tête. » La psychothérapeute américaine Laurie Hawkes, auteure de La Force des introvertis (Eyrolles), souligne de son côté que l’expression est entrée depuis longtemps dans l’argot américain : « Le cool cat, c’est le type à la mode, tout le monde veut faire partie de sa bande ! » Et si tous avaient raison ?