Propos offensants à l’université : un professeur de psychologie ne … – ICI.Radio

Dr Michael PersingerLe Dr Michael Persinger
 Photo :  CBC/Marina von Stackelberg

En Ontario, l'Université Laurentienne a retiré le droit de donner un cours de psychologie de première année au professeur Michael Persinger. Le neuroscientifique demandait à ses étudiants de signer, dès leur première rencontre, un protocole d'accord qui lui permettait d'employer des mots vulgaires et possiblement offensants dans le cadre de son enseignement.

Un texte de Mathieu GrégoireTwitterCourriel

Le document, rédigé en anglais, cite quelques exemples de mots grossiers, de profanations et d'insultes homophobes et à caractères sexuels.

Michael Persinger explique qu'il « utilise une technique visant à exposer les gens à tous les types de mots ». Selon le professeur, le langage et les mots qui suscitent des émotions influencent les individus lorsqu'ils doivent prendre des décisions rationnelles. Le document explique que l'objectif du professeur est d'aider les étudiants à réfléchir librement, sans se limiter aux conventions sociales liées aux émotions et à la prise de décision.

Une copie du document remis aux étudiantsUne copie du document remis aux étudiants.

L'engagement des étudiants leur donne en retour le droit d'assister aux cours et de poser n'importe quelles questions qui pourraient, dans un contexte plus conventionnel, sembler tout à fait inappropriées. Ce droit à une totale liberté d'expression est un « outil formidable de recrutement ». Les étudiants apprécient, selon lui, la possibilité de poser « des questions loin d'être politiquement correctes et de pouvoir ensuite en discuter de façon rationnelle, basée sur des faits scientifiques ». Ceux qui préfèrent ne pas s'engager dans une telle entente sont invités à suivre le cours avec un autre professeur.

Plainte, remplacement et grief

Depuis plusieurs années, Michael Persinger fait signer ce consentement à ses étudiants, mais voilà qu'une plainte logée au bureau du doyen de la faculté cet automne est venue brouiller les cartes. La direction de la faculté lui a demandé de ne plus enseigner le cours et a mandaté un autre professeur pour le remplacer trois mois après le début des classes.

L'Université Laurentienne explique que sa décision est basée sur le fait qu'elle souhaite offrir un environnement de travail et d'apprentissage respectueux. La pratique de Michael Persinger contreviendrait aussi aux politiques de l'Université.

Robert Kerr, le vice-recteur à l'enseignement et doyen à l'Université Laurentienne ajoute que l'admissibilité d'un étudiant à un cours doit être accordée uniquement en fonction des prérequis académiques du cours en question.

Le professeur Michael Persinger a été surpris par la décision de la faculté, car, selon lui, il a utilisé les principes approuvés par le sénat de l'institution pour changer la dynamique des cours magistraux en tentant de rendre son enseignement plus inclusif grâce à des conversations animées avec les étudiants.

L'Association de professeurs de l'Université Laurentienne a par ailleurs déposé un grief auprès de l'administration stipulant que la décision viole le droit à la liberté académique de ses membres. Ce droit inclut, selon l'Association, la liberté d'enseignement, de recherche et de discussion de sujets peu controversés ou non, sans être bâillonné.

D'après un reportage de CBC

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