Pourquoi votre régime ne marchera pas


Laurence Donis

6/05/15 -
15h32


© thinkstock.

Traci Mann, chercheuse et professeur de psychologie à l'université du Minnesota, affirme que les régimes ne fonctionnent pas. En cause: plusieurs changements biologiques.

Vous aurez beau faire des efforts considérables, votre régime ne marchera pas. C'est ce qu'affirme la chercheuse Traci Mann. Cette professeur de psychologie à l'université du Minnesota a étudié pendant plus de 20 ans le fonctionnement des habitudes alimentaires. Selon elle, les régimes sont forcément destinés à échouer. Et si les personnes reprennent du poids après une période de restriction, cela ne serait pas de leur faute. "Après un régime, il y a tellement de changements biologiques qui se produisent dans votre corps que c'est pratiquement impossible de maintenir le même poids. Cela n'a rien à voir avec la maîtrise de soi ou avec un manque de volonté", explique-t-elle au Washington Post.

Ces changements seraient de trois natures. Le premier, neurologique, fait en sorte que notre cerveau devient obsédé par la nourriture. Celle-ci semble alors plus appétissante et plus tentante que d'habitude. Le deuxième est d'ordre hormonal. "En perdant de la graisse, le taux d'hormones responsable du sentiment de satiété diminue tandis que celui qui responsable de la sensation de faim augmente", note la chercheuse. Le troisième changement est quant à lui relatif au métabolisme. Celui des personnes au régime devient plus lent. Leur corps commencerait donc à stocker les calories.

Les individus ne se rendent pas toujours compte de ces changements biologiques car ceux-ci arrivent à long terme. Pour Traci Mann, les personnes qui commencent un régime passent par une phase "lune de miel", ce n'est que plus tard que les difficultés surviennent. "Quand les gens perdent du poids, ils appellent ça un succès. Et s'ils reprennent du poids, ils ne disent pas que le régime n'a pas fonctionné, ils disent 'j'ai échoué'. Mais ce n'est pas correct, cela fait partie du régime", explique la chercheuse, toujours dans le Washington Post.

Elle conseille alors de rester dans la limite inférieure de notre fourchette de poids habituel. D'après elle, 5% de la population parvient à se stabiliser à un poids inférieur. Mais leur vie ne serait pas des plus enviables: "Ces personnes consacrent chaque minute de leur existence à conserver ce poids. Elles passent leur vie entière comme des personnes affamées, à lutter contre la biologie et l'évolution".

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