Pour une psychologie synthétique : le cas de l’autisme

Dr en psychologie du développement, j’ai trouvé votre article intéressant, car je constate comme vous que si enfin l’approche psychanalytique qui reste dominatrice et intégriste en France commence à être sérieusement remise en cause, c’est malheureusement au profit d’une approche neurobiologique qui place le déterminisme biologique à la base de toute chose... on revient donc aux mêmes querelles du début du 19eme siècle.

Pourtant, dès cette époque, des partisans d’une approche holistique tentait de faire entendre un autre discours, comme James Mark Baldwin ou Pierre Janet. Par votre positionnement, il me semble que vous pourriez être intéressé par l’approche écologique en psychologie, une approche développée par James J. Gibson, puis Urie Bronfenbrenner, qui a ses racines dans le courant phénoménologiste. 

Cette approche est compatible avec les théories générales des systèmes dynamiques et les théories du chaos. Elle considère le développement et la construction des personnes comme la résultante d’interactions bidirectionnelles indissociables entre différents systèmes enchâssés, depuis les interactions géniques dans un environnement physico-chimique cellulaire, jusqu’aux interactions liant l’individu à la culture. Dans cette perspective, une variation infime au niveau d’un des systèmes peut affecter peu ou prou, à court terme ou à long terme, la trajectoire développementale des individus.

Bien qu’étant assez peu informé sur l’autisme malgré quelques échanges ou participation à des séminaires avec Bernadette Rogé, il me semble que sous une seule étiquette "autisme" sont rassemblés différents troubles du comportement qui ont en commun un ensemble de symptomes observables. Or, dans ne approche écologique, on considèrera que différents chemins peuvent conduire à une même situation. Autrement dit, il est fort probable que chercher une cause unique est une démarche erronée qui conduit inévitablement à l’échec de toute mise en oeuvre thérapeutique.

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