Patricia MacDonald : l’art du mensonge

Les femmes sont très fortes, très intelligentes, très capables. On demande aux auteurs de polar d’avoir un esprit logique, d’être ouvertes aux autres, à leur psychologie. » Patricia MacDonald était à Nancy, invitée de Françoise Rossinot, à l’occasion de la sortie de son dernier polar Le poids des mensonges.

Le sourire aux lèvres, la romancière parle parfaitement français, avec un délicieux petit accent américain.

Elle est abonnée aux best-sellers : Un étranger dans la maison, Un coupable trop parfait, ou J’ai épousé un inconnu, chacun de ses livres se vend comme des petits pains à travers le monde. Et le dernier ne faillira pas à la règle. Une fois qu’on est entré dedans, on ne le lâche plus.

Cette sexagénaire avenante, qu’une visite des grands salons dorés de l’hôtel de ville a enchantée, vit très classiquement avec son mari, dans une banlieue chic de la Côte Est. C’est dans la lecture des faits divers qu’elle puise son inspiration, et imagine des histoires haletantes qui font frissonner ses lecteurs.

Avant d’être écrivain, Patricia MacDonald était… journaliste dans la presse féminine. « C’est comme ça que j’ai gagné ma vie pendant plusieurs années. Mais ça ne me convenait pas. Il fallait aller chercher l’information et moi, je préférais rester dans mon bureau pour imaginer des histoires. »

Des sueurs froides

En 1981, elle se lance dans l’écriture de romans policiers. Et depuis, elle n’a jamais arrêté. L’exercice lui procure du plaisir et de la liberté. Miss MacDonald écrit « en général quelques heures l’après-midi », car le matin, en bonne desperate housewife, elle a autre chose à faire. Le poids des mensonges raconte l’histoire d’une disparition, celle d’un petit garçon de 6 ans, que sa belle-mère qui l’adore, conduit à l’école. La découverte que l’enfant n’est pas où on le croyait et la suite de l’histoire donneront des sueurs froides à tous les parents. « Mon personnage, cette jeune femme qui est la belle-mère du petit a commencé sa vie par un mensonge par omission. » L’héroïne ne peut s’en sortir sans briser l’équilibre de son couple, un équilibre construit sur des faux-semblants. « Je me suis intéressée aux familles recomposées, car les belles mères ont classiquement une mauvaise image dans les histoires. » L’héroïne de Patricia MacDdonald casse le mythe.

L’intrigue est habilement menée, l’écriture est alerte et on ne lâche plus le bouquin.

Le poids des mensongesde Patricia MacDonald (Albin Michel).

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