Nouveau corps, nouvelle tête ? La chirurgie esthétique pourrait …

Des opérations de chirurgie esthétique amenant les patients à changer drastiquement l'apparence physique d'une personne peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur perception de leur propre identité. C'est ce qu'avancent des psychologues américains, selon lesquels ces personnes ont tendance à négliger leur attachement à leurs caractéristiques physiques. De nombreux patients réalisent - après leur opération - que « l'imperfection est souvent une partie de l'identité », résume le Docteur Vivian Diller, cité par le Daily Mail.

Selon le docteur Z. Paul Lorenc, seul un faible nombre de patients souhaitent que leurs yeux ou leur sourire soient le même après l'opération. C'est loin d'être le cas pour tout le monde : plutôt que de ressembler à une meilleure version d'eux-mêmes, la majorité des patients veut ressembler à tel ou tel acteur ou mannequin. Pour le Dr. Lorenc, cela indique un désir inhérent de devenir quelqu'un autre. Quelqu'un qui - dans l'esprit du patient du moins - a une vie sans problème, et d'apparence parfaite.

C'est ce que le Dr. Lorenc appelle le « drapeau rouge ».

Ces patients se sont représenté une image glorifiée de cette « identité parfaite », qui peut avoir des conséquences psychologiques profondes. Lorsque le patient se débarrasse de ce qu'on pourrait appeler son « sens du soi-même » en changeant de visage, il est fréquent qu'il réalise après coup que l'identité qu'il cherchait n'est en rien parfaite.

Il se peut aussi que le patient ne supporte finalement pas d'avoir « troqué » son visage ou une partie de son corps pour celui d'un autre. Il ne se reconnait plus du tout, et a l'impression de vivre avec un élément parasite qui ne lui appartient pas. On retrouve ce même phénomène chez les personnes qui perdent beaucoup de poids en très peu de temps ou encore chez les personnes ayant subi une greffe cardiaque, souligne le site américain Slate. Les transplantés cardiaques sont en effet quelques uns à raconter avoir reçu, en plus du cœur, certains traits de la personnalité de leur donneur. S'il n'existe pas de preuves scientifiques de ce phénomène, les troubles psychologiques de certains patients greffés sont, eux, avérés.

Autre raison au mal être qui peut suivre une opération chirurgicale : le regard que les autres portent sur nous, rapporte le site Accentuate within. Dans son livre In Your Face: The New Science of Human Attraction, Dave Perrett, professeur de psychologie à l'Université de Saint Andrews, explique qu'en changeant d’apparence physique, on modifie aussi la perception que les autres ont de nous. Or la manière dont autrui nous perçoit est un élément essentiel qui permet de façonner notre personnalité.

Comme le dit Anne Roumanoff dans son célèbre sketch sur la chirurgie esthétique : « Depuis que j'ai fait des petits travaux, de rénovations tout le monde se retourne sur moi dans la rue, les hommes, les femmes... Au zoo de Vincennes un singe est même tombé amoureux de ma bouche de babouin ! »

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