Non, votre position dans l’ascenseur n’est pas un hasard – Gentside


Notre attitude dans un ascenseur en dit long sur nous

Si l'on parle d'échelle sociale, qu'en est-il de l'ascenseur ? Selon une étude ethnographique, les gens auraient une façon bien spécifique de se comporter dans un ascenseur, respectant une hiérarchie et une attitude propre à leur sexe et leur statut social.

Prendre l'ascenseur dans son entreprise, un moment gênant qui s'avère étonnamment révélateur. Rebekah Rousi, chercheuse australienne en psychologie cognitive, s'est intéressée à la manière dont les employés se comportent dans une cage d'ascenseur et les résultats sont troublants. Chacun aurait tendance à se comporter d'une manière bien codifiée en fonction de son sexe et de sa place dans la hiérarchie de l'entreprise.

Dis-moi comment tu te places dans l'ascenseur, je te dirai qui tu es  

Pour mener son étude sociologique et ethnographique publiée dans Ethnography Matters, Rebekah Rousi a observé les ascenseurs de deux des plus grands building d'Adélaïde en Australie. C'est en regardant 30 voyages en ascenseur, que des similitudes dans le comportement des employés lui sont apparues. La place choisie dans l'ascenseur et la façon d'interagir avec l'aménagement de l'espace révéleraient selon elle un "ordre social clair" entre les différents utilisateurs. 

Ainsi, les hommes plus âgés ont eu tendance à se placer dans le fond de la cabine, dos au miroir et donc face aux portes. Les hommes plus jeunes se tenaient juste devant eux. Quant aux femmes, tout âge confondu, elles occupaient la première rangée de la cabine. Une disposition en mille feuilles étonnamment normée, mais qui s'est répétée à de nombreuses reprises lors des 30 montées observées. 

Une attitude envers les autres qui diffère selon le sexe 

Les hommes dans leur majorité posaient les yeux sur les boutons, mais jetaient aussi des regards fréquents aux miroirs latéraux pour s'y admirer, ainsi qu'aux miroirs leur faisant face afin de regarder les autres personnes présentes. Les femmes au contraire fixaient les boutons et évitaient tout contact visuel, à moins qu'elles n'aient une conversation. Les employées féminines ne se regardaient pas dans les miroirs, sauf lorsqu'elles voyageaient exclusivement avec d'autres femmes ou seules. Hommes comme femmes ont admis qu'ils regarderaient frontalement une autre personne uniquement dans le cas où ils souhaiteraient attirer son attention.

En interrogeant 50 utilisateurs, Rebekah Rousi a découvert que la plupart d'entre eux étaient au courant de cette dynamique particulière et l'acceptaient sans problème. Une seule femme parmi les interrogés a déclaré se tenir exprès dos aux portes, ce qui, selon la chercheuse, témoigne d'une capacité à reconnaître ces normes et cette hiérarchie et d'un désir d'en bousculer les usages. L'ascenseur, prochain théâtre d'une Révolution ? 

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