Actualité publiée il y a 7h38mn
On trouve des tas d’exercices cérébraux en ligne, oui mais, contribuent-ils vraiment à augmenter nos capacités cognitives ? Ces chercheurs de l’Université d’Oregon, qui ont travaillé à partir de l’IRMf, montrent ici que ce type d’exercice va bien accroître nos performances, mais seulement sur le type de tâche pratiquée dans l’exercice et de manière peu durable. Ces conclusions, présentées dans l’édition du 1er janvier dans le Journal of Neuroscience, révèlent somme toute, un effet d’entraînement assez limité.
L’étude a été menée en 3 étapes, sur 60 participants âgés de 18 à 30 ans, dont l’activité cérébrale était suivie par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). La moitié des participants a été formée à une tâche portant sur le contrôle inhibiteur ou auto-contrôle qui consistait, à la vue d’une flèche dirigée soit vers la droite, soit vers la gauche, à indiquer en appuyant sur une touche et le plus rapidement possible, la direction de la flèche. Les participants ont pratiqué cet exercice chaque jour pendant 3 semaines et ont amélioré leur rendement sur cette tâche, de manière significative par rapport au groupe témoin.
Pas plus de capacités dans les autres fonctions exécutives: Les chercheurs constatent que l’activité cérébrale augmente au cours de la tâche dans le gyrus frontal inférieur droit du cerveau (en jaune sur l’image ci-contre). Selon les chercheurs, ces changements révèlent bien plus de proactivité dans le contrôle de l’inhibition, une réduction de la détresse et de la frustration au cours de la tâche, mais ne signifient pas plus de capacités dans d’autres fonctions exécutives comme la mémoire de travail par exemple. Au final, ils estiment l'effet d'entraînement très faible et peu durable. Elliot T. Berkman, professeur de psychologie et auteur principal de l’étude explique que le bénéfice ne porte donc pas nécessairement sur une nouvelle tâche.
Brain Age, Tetris, ces jeux d’entraînement cérébral sont bien capables d’améliorer notre vitesse de traitement et d’exécution et sur une période d’entraînement relativement courte, avait déjà conclu cette étude publiée dans la revue PLoS ONE. Mais les auteurs recommandaient aussi de n’en attendre aucun effet sur la capacité de concentration ou les capacités mentales.
Le défi subsiste de pouvoir identifier les bons protocoles capables de générer des effets plus positifs et durables sur le fonctionnement cognitif, concluent les auteurs.
Source: The Journal of Neuroscience, 1 January 2014 doi.org/10.1523/JNEUROSCI.3564-13.2014
Training-Induced Changes in Inhibitory Control Network Activity (Visuel «Brain activation »@ Courtesy of Elliot Berkman)
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Cette actualité a été publiée le 10/01/2014 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
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