Le groupe Prisma Média va lancer, mercredi 21 mars, un bimestriel à destination des 25-35 ans, Neon. Le magazine est une adaptation d'un mensuel lancé en Allemagne en 2004 par Grüner + Jahr, maison mère de Prisma. Le titre est un succès outre-Rhin, avec 240 000 exemplaires vendus chaque mois. Il s'est fait une spécialité d'enquêtes sur des sujets audacieux et un peu provocateurs.
Le magazine français se présente comme "une nouvelle marque bi-média, jeune et innovante, avec un positionnement unique, mixte, à destination des trentenaires", selon Martin Trautmann, éditeur du pôle économie et découverte chez Prisma. "Neon s'intéresse au monde à la manière de Courrier international, à la psychologie à la manière du mensuel Psychologie, ou encore à la culture comme un certain nombre de magazines branchés", explique-t-il.
Neon - sans accent, comme le titre allemand - propose des articles longs, de grandes enquêtes, le tout regroupé sous six rubriques : "partager", "voir", "ressentir", "connaître", "avoir" et "respirer". La couverture du premier numéro, qui compte 148 pages, est consacrée au "coup de foudre".
Le projet est ambitieux, mais le lancement modeste avec un budget de 3 millions d'euros et une rédaction d'une petite dizaine de personnes. Prisma a choisi de lancer Neon d'abord en bimestriel, avant de le transformer en mensuel si le succès est au rendez-vous.
80 000 EXEMPLAIRES
Le prix de lancement est de 1,50 euro, et le vrai prix sera ensuite de 3,50 euros. Prisma s'est fixé pour objectif de diffuser à terme 80 000 exemplaires du magazine. "Il s'agit d'un concept inédit et novateur, souligne Rolf Heinz, PDG de Prisma Média. Nous voulons apporter un titre avec un positionnement nouveau dans le marché de la presse."
Avant de lancer Neon en France, Prisma a longtemps hésité entre une traduction plus ou moins adaptée du mensuel allemand ou un produit davantage en phase avec le marché français. Finalement, c'est une solution intermédiaire qui a été retenue.
Le numéro qui sort mercredi compte, parmi des articles originaux, deux grandes enquêtes traduites de l'allemand (sur les artistes russes contre Poutine et sur la consommation d'insectes), ainsi que certains sujets déjà traités en Allemagne et adaptés (un journaliste cesse de dormir pendant quatre jours et raconte son expérience).
Le choix de privilégier l'adaptation du modèle allemand a été imposé par Grüner + Jahr. C'est une façon pour la maison mère de faire remonter des revenus de sa filiale, sous forme de redevance de marque ou de droits d'adaptation.