Mémoire de psychologie clinique en service VIH

En introduction de cet écrit, il convient de préciser que toutes les informations concernant les divers lieux et personnes cités ont été modifiées (âge, nom, ville…) pour garantir leur anonymat. De plus, pour éviter d’alourdir le texte, certaines abréviations seront utilisées.
Ce mémoire est une réflexion clinique sur la pratique que j’ai développée tout au long de mon stage. J’ai, en effet, été stagiaire dans un service de santé : le service de pathologies infectieuses et tropicales d’un hôpital parisien, pendant toute l’année scolaire. Et c’est au cours de ce stage que se sont posés à moi des questionnements propres à cette pratique clinique particulière.
Ainsi, en évoquant ma pratique dans ce mémoire, j’ai tenté d’apporter une réflexion sur les différentes problématiques cliniques qu’il est possible de rencontrer lorsque l’on travaille comme psychologue dans un service somatique, et plus particulièrement dans le service de maladies infectieuses et tropicales.

[...] a joué un grand rôle dans mon attrait pour ce stage. Elle m'a transmis un grand savoir clinique en même temps qu'elle a joué un rôle étayant voire maternant qui je pense, permis de me positionner non plus en observatrice, mais en actrice dans cette équipe, non plus en stagiaire psychologue, mais réellement en future professionnelle. E.L. a joué son rôle de référente en tant qu’elle m’a permis de m'autonomiser tout en étant présente et en me transmettant sa pratique et sa théorie. [...]

[...] En terme psychanalytique, le trauma est une non-abréaction de l’expérience qui demeure dans le psychisme comme un corps étranger, l’abréaction étant une décharge émotionnelle par laquelle le sujet se libère d’un affect attaché au souvenir d’un événement traumatique, lui permettant ainsi de ne pas rester ou devenir pathogène. (Laplanche Pontalis, 2004). En pratique, le patient est, presque toujours, débordé par l’angoisse et c’est dans l’urgence que la consultation psychologique s’impose. Face au débordement traumatique, un cadre contenant ainsi qu’une écoute sensible pourront limiter la désorganisation du sujet. Une souffrance indicible peut être accueillie lors d’une consultation psychologique. Cette consultation postdiagnostic présente deux principales fonctions. Tout d’abord, elle fait suite à la consultation médicale ce qui permet de tisser un lien de continuité entre les deux espaces. [...]

[...] Illustration clinique : Monsieur E ou un cas de psychopathologie au sein d'une clinique de la santé Monsieur E est un jeune homme de 22 ans. Il a pris deux rendez-vous auxquels il n’est pas venu avant de se présenter au troisième. Il est plutôt beau garçon, grand, musclé, très propre sur lui. Il a l’air d’attacher beaucoup d’importance à son apparence. Par ailleurs, je me dis rapidement qu’il doit être d’orientation homosexuelle et qu’il semble totalement assumer cette homosexualité, voire la revendiquer. [...]

[...] Ensuite, elle permet au patient d’élaborer ce choc traumatique et de reconstituer ses repères contenants. En effet, c’est la temporalité du patient dont il faut tenir compte. Ses repères sont désorganisés, son rapport au temps est bouleversé, mais aussi et surtout sa perspective d’avenir est obérée, malgré la connaissance des progrès médicaux. La consultation psychologique doit alors pouvoir permettre au sujet de verbaliser ses affects ressentis et de faire en sorte que les représentations rattachées à l’événement traumatique s’intègrent peu à peu à son histoire Illustration clinique : Monsieur A ou la sidération traumatique Monsieur A est un homme d’une quarantaine d’années. [...]

[...] Deux principaux critères définissent le traumatisme. D’une part, celui-ci est décrit comme un événement de la vie du sujet qui se définit par son intensité, l’incapacité où se trouve le sujet d’y répondre de manière adéquate, ainsi que le bouleversement et les effets pathogènes durables qu’ils provoquent dans l’organisation psychique. (Laplanche Pontalis, 2004). Le traumatisme est donc un événement au cours duquel les défenses psychiques du sujet sont débordées. D’autre part, toutes les personnes confrontées à un événement traumatique, aussi grave soit-il, ne développent pas de syndrome psychotraumatique. [...]

Leave a Reply