Manosque : Christian Flèche a décodé nos croyances avec …

Auteur du livre "Mon corps pour me guérir" (Éditions Le Souffle d'or) vendu à 30 000 exemplaires, Christian Flèche a fait un "tabac" mardi soir à la fondation Carzou, où le tout nouveau Cercle philosophique et culturel de Manosque l'avait invité pour une conférence-débat.

En effet, plus de 150 personnes l'attendaient sous les voûtes ayant abrité les dortoirs des Soeurs de la Présentation ; fait assez rare à Manosque le soir, en dehors (étonnement aussi !) des conférences sur l'histoire de la peinture et de l'art données par Raymond Tétart en ce même lieu.

Très rapidement, le psycho-bio-thérapeute que beaucoup connaissaient déjà dans l'assistance, a mis la salle dans un léger embarras annonçant — mais avec humour — un sujet complexe, difficile et ennuyeux que celui de cette soirée consacrée aux "croyances et à la santé". Mais ce n'était qu'une amorce stratégique vers une réflexion en forme de jeu qui allait emmener le public vers le sens des choses et de la vie. Cette dernière étant justement — en raison de notre passé — la pierre d'achoppement de bien des croyances venues de la nuit des temps...

"Mais peut-on vivre sans croyance ? interroge Christian Flèche. Car la croyance permet de nous stabiliser et agit comme un vaccin pour ne pas souffrir la prochaine fois. Elle prend ainsi chez bien des gens la place de la réalité, et cet imaginaire qui est tout simplement une opinion devient un sens. Cependant, le propre de la croyance, c'est qu'on ne la remet pas en cause. C'est comme ça une fois pour toutes ! Terminé, y'a plus rien à voir ! On retrouve ça en politique et dans d'autres domaines."

Mais pourquoi ?

Psychologue, mais aussi thérapeute, Christian Flèche a abordé le changement de croyance avec beaucoup d'habileté, soulignant que le problème d'une croyance c'est son irrationalité.

"Elle n'est pas accessible au raisonnement et très souvent — c'est bien là le piège — on généralise notre pensée à partir d'une ou deux expériences négatives. D'où "On ne croit que ce qu'on croit !" Et cela donne valeur de foi dans notre propre construction, au prix de la réalité. Nous sommes donc victimes de nous-mêmes. En fait, dès qu'il y a une émotion, il y a une croyance derrière. Et cela crée des méprises et des incompréhensions, notamment dans les couples. Mais c'est par manque de curiosité tout simplement. On met du sens trop rapidement à certaines choses... Mais qu'est-ce-qu'on en sait vraiment ? Faire une thérapie, c'est reprendre conscience avec la croyance."

Jean-Pierre Tissier


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