Maladie de Lyme : un déni de la maladie dénoncé en France

Le protocole de test sanguin utilisé pour le diagnostic, estime l’association, n'est pas assez efficace. En conséquence, "vous souffrez depuis des années, vous avez tous les symptômes de Lyme, mais le test est négatif, alors on vous dit non, ce n'est pas ça, c'est autre chose, et on vous donne un traitement qui ne sert à rien", dit Judith Albertat, présidente de l'association.

La pétition dénonce un "déni" de la maladie et de sa fréquence par les pouvoirs publics. La maladie traitée tardivement, ne peut être traitée par antibiotiques et s'installe alors dans une forme chronique, estime l'association. Le Pr Christian Perronne, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et le Pr Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida et Prix Nobel de Médecine, font partie des spécialistes qui soutiennent cette hypothèse.

Mais au Centre national de référence de la maladie de Lyme, basé à Strasbourg, le Pr Daniel Christmann et ses collègues réfutent cette thèse. Des symptômes qui subsistent après le traitement antibiotique sont le signe que la bactérie de Lyme n'est pas en cause, estiment-ils. Pour le Dr Pierre Kieffer, du CHU de Mulhouse, les douleurs articulaires et musculaires qui persistent peuvent relever d'une "composante psychologique" (le réflexe d'attribuer des causes psychologiques à des symptômes dont l'origine est inconnue ou non reconnue a la vie dure malgré la multitude d'erreurs historiques…).

Cette pétition survient dans le contexte où, en janvier dernier, l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a interdit le Tic-Tox, une préparation naturelle à base de sauge fabriquée par une petite entreprise alsacienne, arguant notamment que le produit n'avait pas obtenu d'autorisation de mise sur le marché (AMM) et que l'entreprise n'était pas homologuée en tant que laboratoire pharmaceutique.

Son gérant, Bernard Christophe, diplômé en pharmacie, comparaîtra en septembre devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. Comparaîtra également Viviane Schaller, gérante d'un laboratoire d'analyses biologiques qui pratiquait des tests différents de ceux préconisés par les autorités et qui a annoncé à des milliers de personnes qu'elles avaient la maladie. Fin mai, l'Agence régionale de santé a fait fermer le laboratoire de Mme Schaller.

"On préfère mal soigner tous les symptômes du Lyme avec toutes sortes de médicaments qui coûtent des millions à la Sécu, plutôt que de s'attaquer vraiment à la maladie", dénonce Judith Albertat. Pour le Dr Kieffer, il s'agit d'une "dérive sectaire : des gourous profitent de la crédulité de gens fragiles en entretenant leurs angoisses".

Les symptômes de la maladie de Lyme se produisent en 3 stades. Au stade 1, le premier symptôme est une éruption cutanée (voir photo) constatée chez près de 80 % des personnes infectées qui apparaît 3 jours à un mois après la morsure d'une tique. Elle peut être accompagnée de symptômes semblables à ceux de la grippe: fatigue, maux de tête, frissons, fièvre, douleur musculaire et articulaire et enflure des ganglions lymphatiques. Si la maladie n'est pas traitée, le stade 2 peut inclure: faiblesse ou fatigue extrême, douleur et raideur articulaires intenses, maux de tête, faiblesse au niveau des muscles du visage, irritation des yeux, éruptions cutanées et irrégularité du rythme cardiaque. Au stade 3, les symptômes peuvent inclure arthrite et certains symptômes neurologiques tels que maux de tête, étourdissements, engourdissements, et même paralysie.

Psychomédia avec sources: Le Point, RTL.be. Tous droits réservés.

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