Littérature : « La vie sexuelle des Congolais » déjà en librairie

Comme il fallait s’y attendre, les évènements survenus ces derniers jours au Burkina Faso  conduisent nombre d’observateurs de la scène africaine à prédire que les pays situés au sud du Sahara connaîtront dans les mois à venir les mêmes bouleversements que ceux enregistrés dans la partie nord du continent.

L’Afrique noire, affirment-ils, va devenir à coup sûr l’une des régions les plus troublées de la planète avec des crises en série qui provoqueront la chute de nombreux gouvernements et la décomposition d’États jusqu’alors réputés stables.

L’avenir dira si ce diagnostic est juste ou faux. Mais il nous semble traduire la même erreur que celle commise depuis  des décennies  à l’égard d’un continent que l’on disait voué durablement à la misère alors même qu’il est en pleine émergence. En témoigne, dans un tout autre domaine, la panique irrationnelle provoquée à l’échelle mondiale par l’apparition de la fièvre Ébola dans deux ou trois pays africains alors même que celle-ci se trouve probablement déjà endiguée et ne sera plus demain qu’un mauvais souvenir.

Ce que ne comprennent pas, ou n’admettent pas, les observateurs extérieurs c’est que les Africains aspirent d’abord et avant tout à la stabilité. Exploités pendant des siècles par des puissances extérieures au continent et ayant acquis leur indépendance au prix, souvent, de lourds sacrifices, ils veulent rester maîtres de leur destin, ne rendre de comptes qu’à eux-mêmes. Si certains d’entre eux en viennent à se révolter contre leurs dirigeants et à les chasser du pouvoir, c’est d’abord et avant tout parce que ceux-ci ne leur paraissent plus capables d’assurer cette marche en avant. En tirer la conclusion que ce qui se passe à Ouagadougou est le signe annonciateur d’un « printemps  noir » semblable  au « printemps arabe » nous paraît être une nouvelle et regrettable erreur.

Ce qui est vrai, en revanche, c’est que demain, plus encore qu’hier, les dirigeants africains aux commandes devront garantir à leur peuple qu’ils sont capables de conjuguer la croissance économique, le progrès social et la sécurité collective, bref de poursuivre dans la paix la marche en avant engagée au lendemain des indépendances. Si Blaise Compaoré a dû quitter le pouvoir, c’est d’abord et avant tout parce qu’il n’était plus en mesure de garantir cette progression.

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