L’Iran et la maniaco-dépression de la modernité

LIran et la maniaco-dpression de la modernit

30 dcembre 2011 Comme lon sait, les tambours de la guerre battent nouveau autour du cas iranien. Notre apprciation est quil existe
rellement un risque de conflit (dito, dattaque isralo-amricaniste) parce que la situation devient de plus en plus dsespre
cet gard pour le bloc BAO, parce que cette attaque a de moins en moins de chance daboutir dune faon satisfaisante. Paradoxe ? Non,
psychologie dlicate

Cest ce que nous observions (ce paradoxe) en conclusion de notre FC du 27 dcembre
2011
, o nous constations un renforcement notable de la puissance iranienne : Pour autant, la logique de la situation hors
des contingences humaines ne va
nullement vers une sorte de rtablissement dun quilibre qui
contribuerait rduire la tension de la crise,
au contraire, dans ces temps eschatologiques. Lintrt
central de ce changement de situation est quil intervient au moment o une attaque contre lIran devient de plus en plus

mtahistoriquement concevable, cest--dire, selon une logique suprieure, du type dun dterminisme
providentialiste, cause des situations dsespres respectives des directions amricaniste et isralienne. Nous voulons dire par l que
la pression des vnements va dans ce sens, tandis que les capacits du bloc BAO de lancer une telle aventure sont en dgradation acclre
et que lIran se trouve dans la position si diffrente quon a dcrite, qui nest pas loin dune position de force. Il y a une contradiction
vidente entre ces deux tensions, du moins pour la raison humaine ; cette contradiction du moins pour la raison humaine est nanmoins
logique, parce quelle correspond prcisment ce caractre eschatologique de la situation dj rappel, dans le cadre gnral de la crise
deffondrement du Systme.

Cette ide apparemment contradictoire dun risque de conflit [] parce que la situation devient de plus en plus dsespre cet gard pour
le bloc BAO a un aspect logique la limite extrme (le rapport des forces devient de moins en moins favorable, attaquons avant quil ne
le soit plus encore) ; le mme aspect apparemment logique dissimule peine, dans une vision plus large, lillogisme complet de la
proposition (cest parce que le rapport des forces devient de moins en moins favorable quil faut attaquer). La diffrence entre les deux
interprtations tient lvaluation de la cause. Les deux formes du mme raisonnements conduisent admettre que, dans lesprit de ceux qui
le suivent, ce qui est en cause est justement la cause (lIran et son programme nuclaire) ; ou bien, il sagit dune vritable
question de vie ou de mort darrter le programme nuclaire militaire, en posant comme assur que ce programme existe et quil aboutira
ncessairement un emploi agressif, et la logique, mme tragique et espre-t-on in extremis, est
comprhensible ; ou bien il nest assur en rien que ce programme nuclaire militaire existe, et encore moins assur quil mnerait en
cas dexistence ncessairement un emploi agressif, et dans ce cas la logique nexiste pas et laisse place, dans ce cas,
lillogisme si complet quil implique rien de moins que lhypothse pathologique. Bien entendu, nos lecteurs connaissant notre position sur
cette question, qui relve de ce que nous affirmons tre lvidence, notamment labsurdit denvisager que lIran utiliserait une arme
nuclaire ncessairement si elle en possdait une ; il sagit l dune conception absolument hystrique, qui conduit
trs srieusement, selon nous, lhypothse dune pathologie de la psychologie dans le chef de ceux qui affirment cette conviction
quasiment dune faon pavlovienne.

Cette hypothse de la pathologie, justement, est souvent avance par les adversaires de lattaque, dune faon un peu automatique dans le
chef de ces critiques, disons en dsespoir de cause pour lexplication, et comme une simple analogie, sans que cette hypothse soit
explore srieusement. Le 29 dcembre 2011, sur
Global Research, le professeur Michael Carmichael (voir identification sur Huffington.Post) publie un article gnral sur laventurisme militariste US (et isralien),
quil dcrit en dtails, notamment avec le rappel intressant des lgislations, galement selon une psychologie hystrique relevant dune
pathologie, que le Congrs est en train de voter, notamment sur lIran.

Three days ago by a margin of 410 to 11, Congress has just passed one of the most potentially dangerous pieces of legislation in world
history, The Iran Threat Reduction Act. Every member of the North Carolina delegation voted in favor except for two who were absent both
rock-ribbed Republicans (Myrick and Coble). While other nations and international organizations are attempting to criminalize war, the US
congress is attempting to criminalize diplomatic contact and potential peace negotiations. This astonishing piece of legislation symbolizes
the dangers Americans face from their elected representatives in government and those from the Military Industrial Complex who are actually
in control of our government.

Plus loin, Carmichael mentionne lanalogie pathologique de la psychologie, l aussi sans explorer lhypothse, et moins encore, en se
gardant de sappuyer sur elle pour une interprtation gnrale. Nous soulignons en gras, dans ce passage, la phrase qui substantive le plus
prcisment lhypothse.

Our nation is suffering deeply in the throes of Islamophobia, and now we have developed an even more virulent phobia, Iranophobia, a
fear of the nation and people of Iran. America is not the only nation afflicted with Iranophobia, the small and vulnerable nation of Israel
is obsessed with the threat of imminent nuclear annihilation by an Iranian nuclear bomb, a weapon whose existence at this point in time is
totally imaginary, the hypothetical component of a conspiracy theory.
If America and Israel were psychiatric patients,
their condition would be described as delusional.
Instead, our government and our obeisant media are doing everything in
their power to brainwash the American people to inculcate into their psyches the fear of every molecule of Iranian origin.

Pourquoi ce Si (If America and Israel were psychiatric patients, their condition would be described as delusional.) ? Au
contraire, lAmrique et Isral doivent tre considrs comme des entits, et des entits malades parce quaffectes de troubles
psychologiques graves (et, au-del, le bloc BAO dans son ensemble, et plus encore) ; dans ce cas, lIran fait laffaire, comme le
ferait un autre pays, une autre entit, selon les circonstances, mais il se trouve que lIran est devenu le point central dune fixation
mgalomaniaque Nous envisageons lhypothse que ce trouble (comportement mgalomaniaque, ou de la manie) renvoie une pathologie, ce
quon nomme la maniaco-dpression, comme affection collective de la psychologie, et dans ce cas dune psychologie collective, non seulement
des USA et dIsral face lIran, mais dune faon beaucoup plus gnrale et historique, sinon mtahistorique, de la modernit dans son
ensemble, avec une phase aigu ultime correspondant la crise terminale et deffondrement du Systme.

Plus encore, nous envisageons cette pathologie comme un symptme et non comme une cause mdicale (ce qui serait absurde par rapport aux
normes mdicales strictes), et le symptme du malaise fondamental de notre civilisation devenue contre-civilisation. La pathologie devient
alors le symptme dun mal de type mtaphysique, impliquant in fine une interrogation mtaphysique, donc fondamentale ; ou
bien, dit en termes diffrents, le moyen humain emprunt par la mtaphysique pour offrir son apport essentiel ltre
humain, au sapiens, confront la crise gnrale deffondrement de cette contre-civilisation. A lui, le sapiens, den
user avec justesse et lucidit En effet, nous tenons lhypothse que dans cette affection maniaco-dpressive hausse en processus
fondamental et collectif devant la crise de la modernit, et dailleurs depuis le dbut de la modernit, les deux aspects de cette
pathologie ne sont pas uniment ngatifs mais constituent des outils diffrents de la psychologie, soit pour sombrer encore plus, soit pour
trouver une voie de rdemption. Ainsi notre dfinition de la maniaco-dpression est-elle compltement diffrente de la dfinition quen
offre la mdecine humaine, et la psychologie scientifique ( commencer par le nom : notre prfrence pour maniaco-dpression qui dit
ce dont il est question dans la forme de la chose, plutt que troubles bipolaires qui nen dit rien comme dhabitude dans la dialectique
scientifique moderniste, avec sa neutralit dapparence qui se voudrait objective et qui est en fait obscurcissement de la question
envisage). Ce point est tout simplement fondamental.

Cest le thme de notre prochain dde.crisis du 10 janvier 2012. Nous allons donner, ci-aprs, quelques extraits de la rubrique
de defensa de ce numro, dont la rdaction nest pas termine. Ces extraits permettront, nous lesprons, doffrir une vue plus
leve, la fois plus collective et globale, la fois mtaphysique, au-dessus des simples manifestations pathologiques de la chose tout en
conservant les deux aspects, cest--dire en utilisant un diagnostic terrestre mais lev aux dimensions videment collectives, et tout
aussi videmment mtaphysique.

Extraits de dde.crisis du 10 janvier 2012

Nous allons dvelopper une tentative dexplication de la situation actuelle et de la crise videmment eschatologique qui la caractrise
en nous rfrant deux facteurs essentiellement : dune part la psychologie, dautre part ce que nous considrons comme la principale
maladie de la psychologie, lessence mme de la maladie, ou lessence du mal de la psychologie, qui est la maniaco-dpression.

[]

Il doit tre entendu et bien clairement compris et accept que nous navons aucunement lintention denvisager la maniaco-dpression
dun point de vue mdical classique. Ce point de vue ne nous intresse en aucune faon, dans la mesure o il tend continuellement se
replier sur la chimie, sur la matire organique la plus grossire, pour viter toute question qui risquerait de compliquer la problmatique
de la chose en la projetant hors des bornes de la soi-disant hygine mentale. De mme, cette dmarche conduit ncessairement attirer
vers le bas une situation qui affecte lme et lesprit.

Il nous importe donc absolument dviter le labyrinthe des dfinitions et identifications dune maladie laquelle, manifestement, la
science moderne (la mdecine du monde occidentaliste et moderniste) ne comprend
rien pour lessentiel
de la chose, cest--dire son essence mme. Par contre, pour notre propos, il nous importe dindiquer quil existe une touche personnelle
dans notre dmarche qui est de proposer une maladie humaine et individuelle comme modle de la crise fondamentale de lunivers que nous
traversons aujourdhui. Disons que nous avons connu et connaissons de manire personnelle et intime la maniaco-dpression dans sa
puissance comme source de souffrance et de dsarroi, dans ses effets sur les relations et les sentiments entre des tres proches, sur leurs
jugements, sur leurs
mes mme, dans sa capacit de subversion du monde au travers de la psychologie
torture. Nous introduisons une dimension personnelle qui nest nullement anecdotique mais qui, au contraire, prtend rapprocher de ce que
nous nommons lintuition haute, cest--dire lintuition comme inspiratrice de la pense, comme matresse de la raison elle-mme en la
protgeant de son travers infme de la vanit.
[]

[]

Un autre aspect important de ce modle de la maniaco-dpression que nous allons utiliser comme moyen dinterprtation de la crise du
monde concerne la notion, existante dans la pathologie que nous citons, de lenchanement des pisodes dpressifs et maniaques. Au
contraire, pour lanalogie offert pour notre crise, aucun de ces pisodes ne se clt compltement pour laisser la place lautre aprs un
intervalle de normalit ; ils sont tous deux plus ou moins actifs et en tat dactivit potentielle paralllement, jusqu des intensits
parfois extraordinairement loigns, pourtant sans jamais la rupture entre ce qui est actif et ce qui est compltement inerte. Cette
remarque hypothtique concerne la projection illustrative et symbolique que nous voudrions faire, partir de la pathologie de la
psychologie humaine, vers une situation hypothtique de notre monde au moment de sa crise fondamentale. Nous croyons que nous parviendrons
mieux rendre compte des caractres de cette crise, et approcher une conception qui donne la psychologie, au niveau collectif dun monde
et dune crise, une place absolument essentielle. En agissant de la sorte (en maintenant ensemble les caractres dpressif et maniaque),
nous saisissons en effet ce qui nous parat tre la substance mme de la crise, qui est de disposer de tous les facteurs de sa pathologie
fondamentale, au mme moment, par consquent disposant des outils capables de susciter un vnement fondamental, sans que son orientation
soit assurment bonne ou mauvaise.

Cette faon de procder dans lanalyse lance pour substantiver lhypothse qui nous guide permet de justifier notre approche gnrale
de la crise qui est dobserver que son issue catastrophique nest nullement assure, ou, mieux encore, quune issue catastrophique de la
situation prsente nest pas ncessairement une catastrophe pure et simple mais peut tre une purge gigantesque ncessaire avant une
hypothtique renaissance. Ainsi sommes-nous confronts des perspectives extrmes, mlangeant le pire et le meilleur, o le pire peut
dissimuler le meilleur ou en tre le gniteur inattendu. En assimilant dpression et pisode maniaque comme des affections parallles, nous
rendons compte en effet de la vritable manifestation du dsordre de cette civilisation, qui est non seulement son absence de sens mais son
absence de conscience de la ncessit dun sens. La maladie, par sa forme de dsordre pur, rend compte du dsordre du monde et fait
raliser, parce quelle est une pathologie, que le dsordre du monde est lui-mme une pathologie.

Ainsi laffection individuelle acquiert-elle, par un simple effort dextension de linterprtation, une dimension collective. Cette
dimension collective, par le problme quelle soulve, le dsordre du monde dans sa crise terminale et la catastrophe terminale comme
ventuelle voie de rsurrection, est ncessairement une introduction de cette crise terminale dans le domaine de la mtaphysique. Le lien
est ainsi fermement tabli entre lindividu et la crise du monde, et entre la crise du monde et la dimension mtaphysique dont cette crise
doit tre investie pour dcouvrir lessence de ce qui lui succdera. Cest une eschatologisation de la crise de la civilisation, mais dans
le sens de restituer un sens (!) cette crise.

[]

Notre hypothse fondamentale pour la comprhension de la crise terminale, existentielle et eschatologique que nous connaissons est que,
du point de vue du sapiens qui entend occuper le centre de la scne du monde, la force principale (positive ou ngative cest selon) est la
psychologie et non la pense elle-mme. Nous sommes dans un monde o la raison humaine, dj pervertie par plusieurs sicles dune situation
subversive du monde, se trouve confronte des forces dune puissance extraordinaire, les deux systmes composants du Systme, le systme
du technologisme et le systme de la communication, qui introduisent un chaos de faits, dinformations et dinfluences interdisant tout
espoir cette mme raison quelle puisse susciter une pense juste et vraie dtermine selon lhabituelle dmarche de la chose. La
psychologie, par contre, est en soi une capacit de perception du monde sans le filtre de la pense, qui reste capable dans ce chaos gnral
de percevoir faits et informations bruts ; cest--dire que, si la psychologie peut bien sr percevoir la tromperie et la mystification sans
saviser de ces caractres et donc se faire le vhicule inconscient de cette tromperie et de cette mystification, mais la raison,
aujourdhui, ne fait pas mieux, elle est aussi capable de percevoir des vrits qui chappent au travail de dformation du Systme. Le
grand dfi est, bien entendu, de distinguer ces vrits du reste ; il nempche, et cest lessentiel, que cette possibilit-l existe.

[]

[]

Sur ces considrations concernant loprationnalit du phnomne, lvnement nomm 9/11 occupe une place videmment essentielle. Il se
produit sur un terrain psychologique fertile ; aprs un pisode dpressif svre, entre 1991 et 1996, lAmrique est brutalement prcipite
dans un pisode maniaque loccasion des Jeux Olympiques dAtlanta (juillet 1996). La puissance du phnomne, en 1996, est considrable
quoiquelle ait t rarement note, et elle nest pas loin dquivaloir en dynamique maniaque de caractre exogne, celle de lattaque
9/11. Lattaque du 11 septembre 2001, elle, frappe directement lquilibre de la psychologie de la direction politique du systme de
lamricanisme. De ce point de vue, lpisode maniaque est proche de la folie et enferme cette direction dans une schizophrnie convulsive
dont elle nest plus sortie. Llection dObama et ce qui sensuit a montr la vanit dattribuer au seul Bush ce brutal basculement
pathologique.

Nous irons jusqu lhypothse quil y eut cette occasion, avec 9/11, de mme quon fit lhypothse (Justin Raimondo) que cette
attaque constituait un trou dans la continuit de lespace-temps, une rupture extraordinaire de fusion psychologique dans un pisode
maniaque dune puissance insense entre le Systme et son personnel politique et de direction gnrale. A lautomne 2002, recevant
lambassadeur de France qui quittait son poste, le vice-prsident Cheney lui confiait : Vous autres, Europens, vous nimaginez pas
lampleur de leffet qua produit sur nous lattaque du 11 septembre, elle a chang notre psychologie... Littralement, la direction
politique au service du Systme, principalement amricaniste mais avec les renforcements habituels, devint un foyer constant dune
psychologie maniaque pousse jusqu la schizophrnie hallucinatoire. La politique qui en rsulta, qui se poursuivit sans aucun changement
notable avec Obama, fut baptise par Harlan K. Ullman politique de lidologie et de linstinct. Lexpression permet dentendre sans
aucune hsitation quune matire la fois organique et prtendument spirituelle, mais lorganique gouvernant le spirituel et le
dformant mesure, cause de la bassesse du sujet et des sujets de la chose, gouvernait dsormais la politique par le biais dune
courroie de transmission dnomme idologie.

Nous ajoutons quelques mots en rsum, sur dautres questions que nous traitons dans cette rubrique de dde.crisis, sur dautres
aspects thoriques de la question envisage. (Dans le corps de la rubrique, ces apprciations thoriques sont appliques la situation
historique depuis les dbuts de la vritable modernit, jusqu notre poque de crise terminale.)

Limportance du rle de la psychologie face la maniaco-dpression, et nullement de la raison subvertie, est que, si la pathologie est
utilise dune faon constructive, la psychologie peut donner une voie daccs lintuition haute, laquelle permettra finalement de
ramener la raison la raison, en la haussant mesure.

Comme on la dj vu, sur ce point primordial sur lequel linsistance doit tre constamment porte, il y a dans la maniaco-dpression
collective que nous dcrivons un aspect positif et un aspect ngatif. Dans lre de la modernit, lpisode maniaque (la mgalomanie), en
perdant tout contact avec la ralit dune faon dvastatrice cause du systme de la communication, est devenu absolument ngatif. Au
contraire, laspect dpressif, sil est bien apprhend comme un socle psychologique dapprciation critique de lpisode maniaque, peut
tre utilis pour donner lesprit une porte de sortie et mettre en cause lpisode maniaque.

Le problme fondamental sur lequel dbouche notre interprtation gnrale est celui du rapport au Mal. Il nous parat vident que
lpisode maniaque est celui qui rapproche le plus du Mal ltre et les courants collectifs o ltre se place. Cest la seule rfrence
essentielle, le seul pivot autour duquel se dveloppe cette crise de la modernit.

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